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Nicolas Sarkozy s'adresse aux Français dans une lettre publiée par Le Figaro
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Défense

L'ancien président a décidé de prendre la parole pour se défendre face aux nombreuses attaques dont il se dit victime.

Nicolas Sarkozy prend la parole. Après avoir "longuement hésité" selon ses propres termes, l'ex-président de la République a décidé de se défendre en publiant une lettre aux Français, ce jeudi soir dans Le Figaro. Avouant au passage qu'il n'a "aucune velléité" de retour, l'ex-chef de l'Etat rompt le silence car selon lui, "les principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent". Puis, il justifie sa lettre en expliquant que par ce moyen, il veut "susciter la réflexion et non l'émotion".

Nicolas Sarkozy en arrive ensuite à l'affaire des écoutes. L'ancien président s'interroge d'abord "qu aurait pu imaginer que, dans la France de 2014, le droit au respect de la vie privée serait bafoué par des écoutes téléphoniques ? Le droit au secret des conversations entre un avocat et son client volontairement ignoré ? La proportionnalité de la réponse pénale, au regard de la qualité des faits supposés, violée? La présomption d'innocence désacralisée ? La calomnie érigée en méthode de gouvernement ? La justice de la République instrumentalisée par des fuites opportunément manipulées ?" écrit-il. "Que chacun réfléchisse à ce bref inventaire car demain il pourra, à son tour, être concerné" lance-t-il. 

L'ancien président de la République dit être "devenu un citoyen comme les autres" mais rappelle qu'il a eu un traitement particulier. "J'ai subi quatre perquisitions qui ont mobilisé trois juges et quatorze policiers. J'ai été interrogé durant vingt-trois heures parce que l'on me suspectait d'avoir profité de la faiblesse d'une vieille dame! Des milliers d'articles rédigés à charge ont été publiés. Sur le sujet, que reste-t-il de cette boue complaisamment répandue? Rien, si ce n'est une décision de non-lieu" écrit encore Nicolas Sarkozy.

Puis, il évoque "la prétendue affaire Karachi où, après des années d'enquête, les magistrats ont fini par découvrir que je n'y avais, au final, assumé aucune responsabilité. Là aussi, cela n'a pas empêché des centaines d'articles à charge". Il dit encore "sans l'ombre d'une preuve et contre toute évidence, me voici accusé d'avoir fait financer ma campagne de 2007 par M. Kadhafi. On a parlé d'un virement de 50 millions d'euros! Un détail… Après des mois d'enquête, des dizaines de commissions rogatoires, la justice n'a trouvé ni virement, ni banque de départ, ni banque d'arrivée". 

Nicolas Sarkozy explique ensuite avoir appris par la presse que tous ses "téléphones sont écoutés depuis maintenant huit mois". "Les juges entendent les discussions que j'ai avec les responsables politiques français et étrangers. Les conversations avec mon avocat ont été enregistrées sans la moindre gêne. (...) Ajoutant l'illégalité à l'illégalité, on n'hésite pas à publier des extraits tronqués et mensongers de ces mêmes enregistrements. Qui a donné ces documents alors même qu'aucun avocat n'a accès à la procédure? Les seuls détenteurs en sont les juges ou les policiers… Sont-ils au-dessus des lois sur le secret de l'instruction?" s'interroge l'ex-président. 

Nicolas Sarkozy lance aussi ironiquement sur le sujet : "je sais,la ministre de la Justice n'était pas au courant, malgré tous les rapports qu'elle a demandés et reçus. Le ministre de l'Intérieur n'était pas au courant, malgré les dizaines de policiers affectés à ma seule situation. De qui se moque-t-on ?". Une pique au gouvernement qui ne devrait pas passer inaperçue. "Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi. Il ne s'agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l'endroit de ses opposants. Il s'agit de la France" lâche-t-il.

Enfin, l'ancien président lance un message : "à tous ceux qui auraient à redouter mon retour, qu'ils soient assurés que la meilleure façon de l'éviter serait que je puisse vivre ma vie simplement, tranquillement… au fond, comme un citoyen « normal » !"

Il conclut en écrivant : "mon propos n'est pas de me plaindre. Je ne demande à personne de s'apitoyer sur mon sort. Ce texte est un appel à la conscience, aux convictions, aux principes de tous ceux qui croient en la République. (...) Je veux affirmer que je n'ai jamais demandé à être au-dessus des lois, mais que je ne peux accepter d'être en dessous de celles-ci".

Lu sur Le Figaro.fr

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