Pour Sarkozy, Tariq Ramadan appelle à voter Hollande

(Mis à jour jeudi 26 avril à 13h35)

Le candidat PS à l'Elysée François Hollande a démenti ce jeudi que l'intellectuel musulman controversé Tariq Ramadan ait jamais appelé à voter pour lui, comme l'avait assuré la veille Nicolas Sarkozy, dénonçant des "amalgames" et des "mensonges" de la part du chef de l'Etat.

Interrogé par l'AFP Tariq Ramadan a démenti de son côté avoir appelé à voter pour François Hollande. "Jamais de ma vie, je n'ai appelé à voter François Hollande. Je ne suis pas Français, je n'ai pas donné de consigne de vote musulman. (...) J'ai simplement appelé les citoyens français, de confession musulmane ou autre, à voter en conscience et à faire le bilan de la politique de Nicolas Sarkozy, qui est très mauvais."

Après François Hollande ce mardi soir,  c'est Nicolas Sarkozy qui était ce mercredi l'invité au journal de 20 heures de TF1.

Interrogé sur le bon score du Front national au premier tour de l'élection présidentielle, le président-candidat a estimé que le vote FN était un "vote de crise" qui ne l'a pas surpris. "Au fond, ils nous ont dit quoi ? Nous voulons qu'on parle des frontières pour nous protéger", poursuit Nicolas Sarkozy qui juge peu après que "la question des frontières est centrale". "C'est pas un vote d'adhésion, c'est un vote de crise. Mais qui dit des choses. Je veux l'entendre, je veux le comprendre", a ajouté le président sortant.

Nicolas Sarkozy est revenu sur les propos de François Bayrou l'accusant d'assimiler les électeurs centristes à ceux du Front national : "Je n'ai jamais assimilé les électeurs de François Bayrou au Front national. (…) Je n'ai jamais fait alliance avec le Front national, je ne vais pas commencer." "Quand Tariq Ramadan ose appeler à voter pour M. Hollande. Je n'ai pas entendu M. Hollande dire que ça le gênait ?" a-t-il taclé.

"L'immigration n'est pas le seul sujet de la campagne", a-t-il lancé. "Je considère que la France a été un pays ouvert et ça continuera mais nous avons accueilli trop de personnes par rapport à la capacité d'accueil."

Il a rappelé son opposition à la proposition de François Hollande d'accorder le droit de vote aux étrangers. "Ça veut dire qu'on prend le risque, à un moment très sensible pour notre société, d'un vote communautaire" explique-t-il en prenant l'exemple des horaires d'ouverture dans les piscines.

Le président sortant n'a pas voulu dévoiler le nom de son Premier ministre en cas de victoire. "L'élection présidentielle, ce n'est pas un tandem" a-t-il estimé. Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir "un rassemblement le plus large possible" autour de son projet et a assuré qu'il répondrait "dès demain matin" [soit ce jeudi] à la lettre que lui a adressé François Bayrou.