Nicolas Sarkozy : "Quelqu'un qui part 6 mois faire le djihad, on n'a pas à le récupérer"

La manifestation de dimanche et la suite ?

"Les Français ont donné une image bouleversante : celle d'un pays qui fait d'un drame une opportunité. C'est une belle leçon de vie. J'ai été bouleversé de voir tous ces gens dans la rue. Ils défilaient pour dire : on n'a pas peur". 

"Devant la gravité de l'agression de notre démocratie, il faut préserver ce climat d'union et garantir un débat. Il faut aussi garantir la sécurité des Français. Il faut comprendre comment tout ça a été possible. Il faut analyser, savoir comment on peut éviter tout cela. Il y a un devoir d'analyse. Il faut que la gauche et l'opposition se mettent d'accord pour dire ce que sera la suite. L'unité ne doit pas empêcher la lucidité. Il faut apporter les bonnes réponses". 

"Ce qui important c'est d'aller au fond des choses sur ce qui s'est passé".

"Plus nous irons au bout du diagnostic, moins il y aura pas de polémique. Pouvons nous améliorer les mesures de sécurité ? Oui. Un travail doit être engagé sur le renforcement des liens avec les services de renseignement d'autres pays. Il faut tracer les passagers vers les autres pays lorsqu'ils prennent l'avion. Il faut renforcer l'action des services de police. Il faut respecter la liberté de chacun mais renforcer les surveillances sur internet par exemple. La question de la présence des djihadistes en prison est aussi à repenser. Il faut gérer ces là différemment. Il faut créer des cellules individuelles".

Le Qatar ?

"Le Qatar est un pays ami de la France. On n'est pas ami avec ceux qui sont susceptibles de financer le terrorisme mais personne n'a de preuve qu'ils financent le terrorisme. Lorsque l'on a interdit la burqa, le Qatar a soutenu. Lorsque l'on est intervenu en Libye, le Qatar a soutenu. A Doha, vous voyez des sculptures d'artistes du monde entier. Il essaient de concevoir une société qui mélange islam et modernité".

Le FN ?

"L'unité nationale, c'est l'unité de tout le monde. Le Front national doit être inclu dans les réflexions que la classe politique va mener"

La place de l'islam

"Les tensions au sein de la société française sont fortes. Il ne faut pas basculer vers l'affrontement national entre des personnes qui sont musulmanes qui n'ont rien à voir et d'autres qui ont un ras le bol. (...) La question de l'immigration et de l'islam de France est posée. Il faut trouver une solution. Voir ce qu'on peut faire avec les représentants de l'islam. La question de l'immigration complique les choses, elle crée la difficulté d'intégration, la difficulté d'intégration crée le communautarisme et le communautarisme entraîne des problèmes ciblés".

"Il faut expulser tout imam qui n'a pas des propos conformes avec la République". 

La police

"Les manifestants ont applaudi des cars de CRS. Le danger ne vient pas des forces de l'ordre mais de ceux qu'ils combattent. (...) On doit exonérer la police de l'effort d'économie par ailleurs nécessaire pour notre pays". 

"Il faut prendre des mesures non partisannes et dès maintenant. Il n'y a pas une mesure magique. La priorité est de donner des moyens. Il faut répondre à leurs besoins". 

"La question de l'armement des policiers doit être discutée. Les policiers municipaux doivent être armés. Il doit surtout y avoir une réflexion du trafic d'armes. Il est nécesaire d'avoir un durcissement des mesures. C'est une priorité".

Le djihad

"Quelqu'un qui part 6 mois faire le djihad, on n'a pas à le récupérer chez nous. C'est une proposition. Il faut en discuter maintenant. Il faut savoir ce qu'on en fait"