«Ne faisons pas un service public pour donner la mort»: les réserves intimes de François Bayrou sur la fin de vie<!-- --> | Atlantico.fr
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Comme d’autres opposants à un changement de la législation, il vante l’actuelle loi Claeys-Leonetti, suffisante à ses yeux.
Comme d’autres opposants à un changement de la législation, il vante l’actuelle loi Claeys-Leonetti, suffisante à ses yeux.
©LUDOVIC MARIN / AFP

Parole de catholique

Catholique et héritier du courant démocrate-chrétien, le patron du MoDem fait part au Figaro de ses réticences vis-à-vis du projet de loi qu’Emmanuel Macron souhaite d’ici à l’été.

Ni euthanasie, ni suicide assisté: à l’approche du projet de loi sur la fin de vie qu’Emmanuel Macron a demandé «d’ici à l’été», ce partenaire du chef de l’État pose ses limites. Comme d’autres opposants à un changement de la législation, il vante l’actuelle loi Claeys-Leonetti, suffisante à ses yeux. «Nous avons une loi pour accompagner ce passage vers la mort, mais ne faisons pas un service public pour donner la mort», appuie le président du Mouvement démocrate (MoDem). Le modèle belge, qui autorise l’«euthanasie active», le hante: «Cela heurte une part de ce que nous avons de plus précieux.»

La voix du centriste détonne dans le camp présidentiel. De la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, jusqu’à des figures de l’aile gauche macroniste, nombreux sont ceux qui pressent Emmanuel Macron de faire évoluer la loi. François Bayrou le sait: en la matière, il est plus proche de la droite catholique conservatrice, qui voit dans l’aide active à mourir la création du «droit d’être tué», que du député (MoDem) Olivier Falorni, auteur d’une proposition de loi pour «une fin de vie libre et choisie».

Qu’importe si ce proche d’Emmanuel Macron risque de se mettre en travers de ce qui se présente comme la grande réforme de société de son second quinquennat. «L’urgence, insiste-t-il, est d’abord de mailler le territoire d’unités de soins palliatifs», en priorité dans la vingtaine de départements qui en sont dépourvus. Autrement dit, pas de préparer un nouveau texte: «Nous avons une loi qui prend en charge humainement les situations les plus critiques. Elle n’est pas appliquée, appliquons-la.»

N’avait-il pas lui-même voté le texte de Jean Leonetti en 2005, quand il a été adopté à l’unanimité à l’Assemblée nationale? «Je l’ai fait en pleine conscience, et je ne l’ai jamais regretté depuis», indique-t-il, amusé: «Pour me faire voter un texte sur la fin de vie, il fallait être fort!» Il faut dire que François Bayrou n’a jamais fait mystère de ses réserves.

Le Figaro

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