Municipales 2014 : tout ce qu'il faut savoir avant le second tour

Les enjeux du second tour des élections municipales seront variés dimanche. Si la droite va tenter de transformer l'essai après un bon premier tour qui lui a permis de recueillir 46,44% des voix, la gauche garde l'espoir de limiter les dégâts malgré la méga claque reçue. Le Front national lui, est en position de conquérir plusieurs villes comme Perpignan, Béziers, Forbach ou Saint-Gilles. A 48 heures du scrutin, voilà tout ce qu'il faut savoir.

Quelques chiffres à retenir

- 16 millions de personnes n'ont pas voté au premier tour, taux d'abstention record de 36,45%.

- 986 triangulaires, 207 quadrangulaires et 16 pentagulaires

- Le vote a été acquis dans 30.136 communes au premier tour. La droite y a drainé au total 46,44% des voix, la gauche 38,2% et le FN 4,7%.

- 486 conseillers municipaux FN élus au premier tour

- 5 communes n'ont pas trouvé de candidats et seront mises sous tutelle du préfet en attendant une élection partielle

La bataille dans 3 grandes villes

A Marseille, Jean-Claude Gaudin est quasiment assuré d'un quatrième mandat consécutif. Le maire sortant compte 20 points de mieux que Patrick Mennucci, arrivé seulement en troisième position derrière Stéphane Ravier, candidat FN qui a totalisé 22% des voix. La cité phocéenne a été le principal symbole de la débâcle socialiste.

A Paris, rien n'est joué. Anne Hidalgo semble avoir un léger avantage comptable sur Nathalie Kosciusko-Morizet, bien que cette dernière ait devancé sa rivale socialiste au premier tour. Car la gauche semble pouvoir conserver les arrondissements-clés, notamment le XIIe arrondissement.

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A Lille, Martine Aubry devrait conserver son fauteuil de maire. La candidate socialiste, qui brigue un troisième mandat, est arrivée en tête au premier tour avec 34,86% des voix. Elle devra néanmoins éviter les affres d'une triangulaire. Mais dimanche dernier, elle ne paraissait pas inquiète par cette situation. "Je suis heureuse de ce résultat, mais malheureuse du score de l'extrême droite. La crise est là depuis 2008 et on n'en sort pas très vite. Beaucoup de Français ne comprennent pas pourquoi la politique actuelle ne donne pas des résultats plus vite et je dirais que je les comprends" avait-elle lancé pour commenter ses résultats.

Les villes à surveiller : vers un basculement PS/UMP

Toute la semaine Jean-François Copé a appelé les électeurs à transformer le "carton jaune" donné à François Hollande et son gouvernement en "carton rouge". Sur le papier, les conditions sont réunies pour que l'UMP et ses alliés centristes signent une victoire à même de lancer "la reconquête jusqu'à la présidentielle de 2017" comme le disent certains élus. La droite s'est fixée pour objectif de renverser le rapport de forces dans les quelque 1 100 communes de plus de 9 000 habitants contrôlées jusqu'à présent à 54,5% par la gauche.

Au premier tour dimanche dernier, elle a déjà repris 29 villes à la gauche, une cinquantaine lui serait nécessaire pour compléter l'équation alors qu'une centaine, selon les analyses, pourrait lui échoir. L'issue du scrutin s'annonce très serrée dans plusieurs grandes villes comme à Strasbourg, Metz, Toulouse, Saint-Étienne, Reims, Caen ou encore Amiens.

Les villes qui pourraient basculer à gauche

La gauche a oeuvré entre les deux tours au rassemblement avec communistes et écologistes et multiplié les appels au "ressaisissement" à l'adresse de ses électeurs, qui se sont massivement abstenus au premier tour ou se sont détournés vers le vote FN. Malgré cela, les perspectives de conquête sont maigres : Avignon, Bourges, Bayonne, notamment.

Le second tour est marqué par une inflation de listes due à la poussée du FN : 986 triangulaires et 207 quadrangulaires, traditionnellement favorables à la gauche, et 16 pentagulaires auront lieu dans des communes de plus 1.000 habitants.

Le FN en arbitre

Le parti de Marine Le Pen se maintient dans 329 villes. Il devrait donc atteindre aisément son objectif de dépasser les 1 000 élus. A premier tour, ses scores dans certaines villes laissent potentiellement augurer des victoires. Les villes à surveiller sont Perpignan, Avignon, Béziers, Saint-Gilles, Cogolin, Fréjus mais aussi, Trascon, Brignoles, Forbach, Hayange, Villers-Cotterêts ou Beaucaire.

Cette semaine, l'heure était aux derniers meetings, derniers tractages. Ce vendredi à minuit, la campagne des élections municipales sera officiellement terminée. Les ultimes pronostics prévoient un second tour qui confirmera la tendance du premier. Les prochains jours devraient donc être tumultueux pour la gauche et surtout le PS. François Hollande devrait s'exprimer très rapidement après le scrutin. Un remaniement rapide est envisagé et même peut-être un geste fiscal en direction des ménages tout en "maintenant le cap" du pacte de responsabilité.