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Mondial 2022 au Qatar : des responsables FIFA "achetés", vers un nouveau vote ?
©Reuters

Soupçons

Le journal britannique Sunday Times a affirmé dimanche qu'un ancien haut responsable du football qatari aurait déboursé cinq millions de dollars pour obtenir le soutien de plusieurs représentants de la FIFA.

Depuis le début, le choix du Qatar fait polémique. Pourquoi avoir attribué à ce petit pays la Coupe du Monde de football en 2022 ? A la fin du mois de janvier, le magazine français France Football apportait les preuves de ce qu’il appelait un "Qatargate". Selon ce journal  le choix de ce petit Etat du Golfe pour accueillir un tel événement avait été entaché de corruption et de petits arrangements entre amis. A l’époque, France Football citait un mail interne à la Fédération internationale de football (FIFA)  dans lequel le secrétaire général de la Jérôme Valcke déclare: "ils ont acheté le Mondial 2022". L’hebdomadaire avançait aussi que le Suisse Guido Tognoni, exclu de la FIFA en 2003, estime qu'il "existe de forts soupçons de compromissions" autour des membres de la Fédération internationale qui ont voté le 2 décembre 2010 pour le Qatar, dont la candidature était portée par un budget de 33,75 millions d'euros. Ce dimanche, le Sunday Times avance de nouvelles preuves. 

Selon ce journal britannique un ancien haut responsable du football qatari aurait déboursé cinq millions de dollars pour obtenir le soutien de plusieurs représentants du football international à la candidature du Qatar. Le Sunday Times précise être en possession de milliers de courriels et d'autres documents attestant de présumés versements d'argent effectués par Mohamed Bin Hammam, alors membre exécutif de la FIFA pour cet Etat du Golfe. Ces documents tendent à démontrer que Bin Hammam, qui était également président de la Confédération de football asiatique, se servait de caisses noires pour verser des espèces à des personnalités éminentes du football international afin d'obtenir un soutien massif à la candidature du Qatar.

Le journal britannique ajoute que Bin Hammam a versé des pots de vin à hauteur de 200 000 dollars sur des comptes contrôlés par les présidents de 30 associations de football africaines et a organisé des soirées caritatives en Afrique au cours desquelles il a également délivré des fonds pour soutenir la candidature du Qatar. Toujours selon le Sunday Times, Bin Hammam aurait également versé 1,6 million de dollars sur des comptes appartenant à l'ex-président de la Concacaf Jack Warner, également ex-vice président de la FIFA (il a démissionné en juin 2011). Enfin, la même source affirme que 450 000 dollars lui auraient été versés avant le vote pour désigner le pays organisateur du Mondial-2022.

Il y a deux mois le Daily Telegraph avait aussi affirmé que Jack Warner ainsi que des membres de sa famille auraient reçu environ 1,43 million d'euros d'une entreprise du Qatar détenue par Mohamed Bin Hammam, alors proche des organisateurs du Mondial-2022. Le 15 mai dernier, le président de la FIFA Sepp Blatter avait admis que l'attribution au Qatar était "une erreur". Il avait notamment expliqué à la chaine suisse RTS : "C’était la volonté politique, aussi bien en France, qu’en Allemagne. (...) De grandes entreprises françaises et allemandes interviennent au Qatar, vous savez". De quoi relancer la polémique…

Suite aux révélations du Sunday Time, les premières réactions ne se sont pas faires attendre. Ainsi, le président de la commission parlementaire britannique chargée des Sports, John Whittingdale, a appelé à l'organisation d'une enquête "urgente et complètement transparente" et à évoquer l'organisation d'un nouveau vote. "Si le choix du Qatar a été le résultat de versements d'argent irréguliers, cela renforce encore les arguments pour ré-organiser" le processus d'attribution, a-t-il dit. L'un des huit vice-présidents de la Fifa, le Nord-Irlandais Jim Boyce, a pour sa part indiqué qu'il serait favorable à un nouveau vote si les accusations de corruption étaient confirmées par le président de la chambre d'investigation de la FIFA, Michael Garcia, chargé d'enquêter sur les conditions d'attribution du Mondial-2022 au Qatar. Dans ce cas, "je n'aurais aucune objection si un nouveau vote était recommandé", a-t-il assuré sur la BBC. En attendant, la FIFA nage en eaux troubles...

Lu sur le Sunday Times

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