Mehdi Nemmouche, geôlier d'otages : "C'est dangereux de sortir cette information" estime Didier François<!-- --> | Atlantico.fr
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Didier Français est revenu sur les révélations concernant Mehdi Nemmouche
Didier Français est revenu sur les révélations concernant Mehdi Nemmouche
©Capture vidéo Europe 1

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Le journaliste, lui-même ancien otage en Syrie, réagit aux révélations du "Monde" sur la présence du tueur présumé du musée juif de Bruxelles en Syrie, comme gardien pour l'Etat islamique.

L'information devait rester secrète. Mais elle a finalement fuité et fait l'effet d'une bombe; Ce samedi, Le Monde révélait en effet que Mehdi Nemmouche aurait été l'un des geôliers des otages occidentaux détenus" en Syrie par l'Etat islamique (EI). Outre les otages français, selon le journal du soir, l'auteur présumé de la tuerie de Bruxelles aurait également été l'un des gardiens de l'ancien otage américain James Foley, égorgé et décapité, le 20 août, par l'Etat islamique. Suite à ces révélations, le journaliste Nicolas Hénin a assuré que Mehdi Nemmouche avait été l'un de ses geôliers et l'avait frappé pendant sa détention.

<<<<<< A lire aussi : Mehdi Nemmouche, bourreau en Syrie : comment le djihad s’est transformé en aimants à sadiques et autres insatisfaits en manque de puissance <<<<

Pour autant fallait-il divulguer ces informations, au risque de mettre en danger des otages encore détenus ? Pour l'ancien otage Didier François, compagnon d'infortune de Nicolas Hénin en Syrie, la réponse est claire et nette : c'est non comme il l'explique ce dimanche à Libération. "Je trouve que c’est dangereux de sortir cette information. Cela pose un véritable problème pour l’enquête en cours, pour  les témoins et pour les otages restés là-bas. Et cela permet malheureusement d’alerter les autres ravisseurs sur le fait que les services français détiennent des éléments sur les membres de ce groupe terroriste ayant déjà perpétré des attentats. Du coup, ça va leur permettre de se protéger, ce qui met en danger le travail des spécialistes du contre-terrorisme et les citoyens français. C’est irresponsable".


Samedi, au cours d'une conférence de presse, Nicolas Hénin avait pour sa part révélé que Mehdi Nemmouche l'avait "maltraité'" durant sa détention. S'il dit ne pas savoir si d'autres otages occidentaux avaient eux aussi été frappés par Nemmouche, il a confié avoir "pu l'entendre torturer des prisonniers syriens" détenus dans la même prison. Ses collègues et lui ont été "en contact de juillet à décembre 2013" avec Nemmouche, un jeune homme "au très grand ego", "égocentrique et affabulateur, pour qui le jihad n'est finalement qu'un prétexte pour assouvir sa soif maladive de notoriété. Un jeune homme paumé et pervers". "Il n'était probablement pas parti en Syrie pour se battre pour un quelconque idéal mais, avant tout, sans doute par manque de reconnaissance, pour se réaliser, pour réaliser une sorte de cavalcade meurtrière dont il avait fomenté le dessein", a-t-il jugé. "Quand il ne chantait pas, il torturait", écrit par ailleurs le journaliste dans un témoignage publié par l'hebdomadaire Le Point.

Pour rappel, Mehdi Nemmouche, 29 ans, est actuellement détenu en Belgique car il est soupçonné de quatre assassinats commis le 24 mai au nom du djihad dans le Musée juif de Bruxelles. Il a été arrêté le 30 mai à marseille en possession d'armes, d'un "drap" marqué d'un sigle Etat islamique (EI) et d'un film évoquant la tuerie du musée juif.

lu sur Libération.fr

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