Marseille : des renforts de police prévus

Le Front national n'a pas été invité à participer à la table ronde marseillaise organisée ce samedi 7 septembre par Manuel Valls. L'objectif de cette réunion est de trouver de solutions à la violence qui se déchaîne dans la cité phocéenne depuis le début de l'année, la ville déplorant quinze règlement de comptes mortel entre janvier et aujourd'hui. L'absence du FN lui permet de se poser en seul recours face à ce qu'il appelle un "union sacrée de façade" entre les autres partis politiques.

Le sénateur-maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a exhorté dans la soirée de vendredi "tous ceux qui aiment cette ville" à "prendre leurs responsabilités et unir leurs efforts". Les candidats aux primaires socialistes ont ainsi mis leurs désaccords de côté pour tenter de trouver ensemble une solution au casse-tête marseillais. La table ronde de Manuel Valls qui doit permettre d'"échanger sur la mise en œuvre d'un pacte pour Marseille, sur la sécurité et son développement futur" est organisée  en ce sens.

Le FN crédité de 25% d'intentions de vote

Ce "pacte national" a d'ailleurs reçu l'appui de François Hollande : "Faut-il mettre encore plus de moyens ? Oui, et le ministre de l'Intérieur va le faire, mais nous devons aussi penser que cette lutte va exiger de la patience, car il s'agit d'éradiquer des comportements en place depuis des années. Il faudra du temps, de la patience, des moyens, et il y aura des résultats. Nous les devons aux Marseillais, à ceux qui sont attachés à leur ville et vivent douloureusement l'image qu'elle renvoie."

Exclu de ces discussions, le FN a désormais tout loisir de dénoncer "de la poudre aux yeux" et fustigé l'attitude du gouvernement. "Les grandes déclarations disant on va augmenter le nombre de policiers, on va se réunir autour d'une table, c'est de la poudre au yeux pour calmer les impatiences d'une opinion publique qui se rend compte que le ministère de l'Intérieur est dans l'incapacité totale de ramener la sécurité non seulement à Marseille, mais en réalité dans l'ensemble de la France", a-t-elle affirmé.

Le candidat du FN à la mairie de Marseille, Stéphane Ravier, a tenu une conférence de presse, pour dénoncer l'absence de son parti à cette table ronde. "Ils continuent de mettre en quarantaine près de 30 % des électeurs de ce département, qu'ils ne s'étonnent pas qu'au mois de mars il y ait un juste retour de bâton électoral", a-t-il prévenu. Le Front national est crédité dans des sondages de 25 % des intentions de vote pour la municipale marseillaise de 2014.

Des renforts de police prévus

Des renforts de police seront finalement accordés d'ici la fin de l'année à Marseille, a annoncé aujourd'hui le préfet de police des Bouches-du-Rhône Jean-Paul Bonnetain, à l'issue de cette réunion entre élus et représentants."Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls m'a confirmé que d'ici la fin de l'année des renforts supplémentaires seront accordés", a-t-il ajouté.

La réunion avait par ailleurs débuté sur une fausse note, Patrick Mennucci, député PS en lice pour les primaires, regrettant la présence du patron du département, Jean-Noël Guérini, parmi les participants. "Nous sommes dans une réunion qui a pour objectif de lutter contre le grand banditisme et le trafic de drogue, et je viens de m'apercevoir que dans cette réunion figure une personnalité mise en examen pour 'association de malfaiteurs'. Ce n'est pas un bon signal que nous donnons", a-t-il déclaré à la presse.