La guerre en Libye commence à coûter cher<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Le coût financier de l'engagement de notre armée s'élèverait à 1,2 millions d'euros par jour, selon le JDD.
Le coût financier de l'engagement de notre armée s'élèverait à 1,2 millions d'euros par jour, selon le JDD.
©

Facture

Politiquement et financièrement, la note de l'intervention militaire s'alourdit, en France comme aux États-Unis.

Plainte de parlementaires contre Obama aux États-Unis, nécessité d'un vote en France avant le 19 juillet pour prolonger les opérations... Et la facture financière des opérations aériennes en Libye qui s'alourdit chaque jour sans que les forces pro-Kadhafi ne semblent neutralisées... La guerre menée par la coalition internationale contre le colonel Kadhafi comme à coûter cher.

716 millions de dollars pour les États-Unis à ce jour, rapporte Romandie News, et plus d'un milliard d'ici à la fin du mois de septembre. Une somme à comparer avec les 10 milliards de dollars engloutis chaque mois en Afghanistan, mais qui pourrait cependant avoir de lourdes conséquences politiques pour Barack Obama.

Des parlementaires américains, démocrates comme républicains, viennent en effet de déposer une plainte contre la décision du président des Etats-Unis d'engager ses forces armées en Libye. Le Monde explique que c'est la constitutionnalité de l'intervention américaine qui est contestée au motif que le Congrès n'a pas donné son feu vert. En ces circonstances, l'armée US est censée se retirer des combats 90 jours après le début de son engagement, c'est-à-dire dimanche 19 juin. Problème supplémentaire pour Barack Obama : les Démocrates ne sont pas majoritaires à la Chambre des représentants (mais le sont toutefois au Sénat).

La situation n'est pas moins délicate en France. Le coût financier de l'engagement de notre armée s'élèverait à 1,2 millions d'euros par jour, selon le JDD. Le blog du Nouvel Obs "Alexandre Thomas Forum" rappelle qu'une heure de vol de Rafale se chiffre à 40 000 euros hors carburant ; de 11 000 à 30 000 euros pour les autres aéronefs. Le porte-avion Charles de Gaulle, lui, engloutit 50 000 euros chaque heure.

Pire, explique Jean-Dominique Merchet sur son blog "Secret défense" (Mariane 2), le porte-avion a cumulé plus de 200 jours de mer sur les 12 derniers mois quand la "norme" se situe plutôt autour de 100 jours. Les conséquences ? Au delà de la légitime fatigue de l'équipage, les opérations "usent le potentiel et empêchent l'entrainement et la formation des équipages" indique le chef d'état-major de la Marine. De plus, si l'intervention se prolonge pendant plusieurs mois, le porte-avion Charles de Gaulle pourrait être contraint de "faire relâche" quasiment tout au long de l'année 2012.

Cela étant, la prolongation de l'engagement français sous commandement de l'OTAN n'est ps acquise. Le Journal du Dimanche rappelle à juste titre que l'article 35 de la Constitution stipule que : "lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement". Les débats s'annoncent d'ores et déjà houleux, alors que le secrétaire américain à la Defense a demandé aux membres européens de l'OTAN d'accroître leur engagement au sein de l'Alliance atlantique, expliquant que celle-ci courrait le risque de "l'inutilité militaire collective".

A quelques jours de sa retraite, Robert Gates a lancé cette menace dans un discours à Bruxelles : "Si l'actuel déclin des capacités militaires européennes n'est pas stoppé voire renversé, les futurs dirigeants américains - ceux qui n'ont pas connu comme moi l'enseignement de la guerre froide - risquent tout simplement de conclure que le retour ne mérite pas l'investissement des États-Unis dans l'Otan". A bon entendeur...

C. Mal

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !