Légiférer par ordonnances : la nouvelle méthode d'Hollande pour aller plus vite

François Hollande est de retour sur la scène nationale. Et il entend bien le faire savoir. Le président de la République s'est absenté un temps du théâtre politique français pour mener à bien la guerre au Mali et le sommet de Bruxelles. Un éloignement qui semble avoir joué sur l'opinion des Français. Et ce de manière très négative. En effet, le chef de l'Etat est au plus bas dans les sondages. Selon le dernier baromètre de l'Ipsos publié ce lundi, seulement dix mois après son élection, François Hollande ne récolte plus que 31 % d'opinions favorables. Pour y remédier, le président de la République a donc décider de retourner au contact des Français. Ainsi, il s'est rendu durant deux jours à Dijon afin de mieux faire comprendre ses choix et ses réformes. Des réformes qu'il souhaite de plus en plus rapide.

En effet, ce mercredi, la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem et le président des sénateurs socialistes François Rebsamen ont indiqué que le président envisage désormais de légiférer "par ordonnances". François Hollande "a pris conscience (...) de blocages importants dans notre société, de délais de prise de décision trop longs, des textes qui prennent énormément de temps de débat au Parlement (...) et donc il est indispensable de raccourcir ces délais pour plus d'efficacité", a assuré le sénateur-maire de Dijon.

"Le logement, priorité des priorités"

François Rebsamen, lors de Questions d'Info LCP/FranceInfo/Le Monde/AFP, a estimé que "les ordonnances" étaient "un moyen" d'y parvenir. Un peu plus tard, rendant compte des travaux du Conseil des ministres, Najat Vallaud-Belkacem a affirmé qu'il n'était "pas exclu" que le chef de l'État recoure aux "ordonnances" pour accélérer les réformes. Invité à dire sur quels sujets le président pourrait prendre une ordonnance, François Rebsamen a répondu : "Sur les secteurs d'activité porteurs d'un sentiment de renaissance de la confiance, de la création d'emplois." Il a cité "le logement, la priorité des priorités", pour lequel il préconise d'abaisser à 5 % le taux de la TVA sur "la construction de logements sociaux et les travaux de rénovation énergétique". Un changement de cap dans la manière de gouverner est donc envisagé. Pour quels résultats ? Les prochains sondages de popularité seront un élément de réponse.