Le Rassemblement National est le « grand gagnant » de la séquence des retraites, selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès

Le Rassemblement National « a clairement le vent en poupe » à la suite de l’épisode sur la réforme des retraites malgré sa « faible implication » dans la séquence, selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès publiée ce mardi 4 avril 2023.

« L’envolée du Rassemblement National est […] spectaculaire pendant cette séquence des retraites, les intentions de vote augmentant de 7 points, si de nouvelles élections législatives devaient avoir lieu », selon cette étude.

L’analyse de la Fondation Jean-Jaurès est notamment basée sur un sondage Ifop pour le JDD réalisé en ligne les 20 et 21 mars auprès d’un échantillon représentatif de 1.094 personnes selon la méthode des quotas, avec une marge d’erreur de 1,4 à 3,1 points.

26 % des électeurs opteraient pour le Rassemblement National en cas de nouvelles législatives, alors qu’il avait réalisé un score de 19 % aux élections de juin 2022.

La Nupes reste stable à 26 % (son score au premier tour des législatives 2022) et la majorité Renaissance chute à 22 % (un recul de 4 points).

« Le RN bénéficie de la séquence des retraites, car il est à la fois perçu comme sérieux et antisystème dans l’opinion publique, et a affiché une attitude de compromis lorsque LFI a été vue comme trop radicale », a précisé auprès de l’AFP Antoine Bristielle, chercheur en sciences sociales et auteur de l’étude.

Le Rassemblement National progresse chez les employés (+10 points) et chez les ouvriers (+5 points). Son score augmente aussi chez des catégories « moins acquises » comme les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (+15 points) et chez les professions intermédiaires (+12 points).

« Si le RN devient incontestablement le parti des classes populaires et travailleuses, il augmente considérablement ses scores dans d’autres secteurs clés de l’électorat, au point de ressembler de plus en plus à un parti de gouvernement », selon les conclusions de l’étude.

Antoine Bristielle, l’auteur de l’étude, évoque notamment le fait qu’une nouvelle « dynamique électorale s’enclenche » à la suite de la crise liée à la réforme des retraites pour le Rassemblement National.