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La mairie de Paris bernée par une société chargée de la surveillance du stationnement
©Reuters

Tricherie

L'entreprise Streeteo a réalisé des milliers de contrôles fictifs, selon Le Canard enchaîné.

Streeteo, une société privée, employée par la mairie de Paris est chargée depuis le 1er janvier de distribuer aux automobilistes des "forfaits post-stationnement", ou FPS (les anciennes prunes), rapporte ce mercredi 7 mars Le Canard enchaîné. Pour donner une meilleure image d'elle à la mairie de Paris, l'entreprise n'a pas hésité à lui fournir de faux chiffres, selon plusieurs salariés de cette société, cités par l'hebdomadaire satirique. Ces inspections fictives porteraient, selon eux, "sur près de la moitié des 50 000 contrôles quotidiens exigés dans les clauses du marché que Streeteo (…) a remporté en 2017", explique Le Canard enchaîné, ajoutant que le marché "coûte 6 millions d'euros par an" à la mairie de Paris.

Des employés de Streeteo n'avaient même pas besoin de sortir de leur bureau. Ils saisissaient des immatriculations de véhicules - flashés par les voitures "Lapi" qui sillonnent les rues - en prétendant les contrôler. Ils trouvaient ensuite le motif de la non-verbalisation : "PMR" ("personnes à mobilité réduite", "personne agressive", "personne dans le véhicule" et "autre", indique Le Canard enchaîné. "Le seul but (était) de montrer que les statistiques des contrôles de Streeteo étaient excellentes", ont indiqué les agents à l'hebdomadaire. Et lorsqu'il y a trois semaines, la mairie de Paris a estimé que le nombre d'exemptions de paiement était trop élevé (4 00 par jour), les salariés de l'entreprise ont reçu "l'ordre de baisser la cadence". Mais en février, un agent de Streeteo a dénoncé la fraude dans une vidéo postée sur YouTube. La mairie a donc convoqué les responsables de l'entreprise.

Sommée de s'expliquer, la société a ouvert une enquête interne "qui a permis d'établir ces pratiques", selon Christophe Najdovski, adjoint EELV aux Transports. Des sanctions disciplinaires ont été demandées et des pénalités financières (60 000 euros, d'après Le Canard enchaîné) réclamées. "Nous exigeons désormais toutes les géolocalisations de tous les agents. Au moindre nouveau dérapage, la Ville mettra fin au contrat", a prévenu un porte-parole dans les colonnes de l'hebdomadaire satirique.

Lu sur Le Canard enchaîné

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