L’Allemagne et les Pays-Bas suspendent les expulsions de migrants afghans en raison de l’avancée des talibans

Face à la situation politique qui se dégrade sous l'avancée des talibans, l'Allemagne et les Pays-Bas ont choisi de stopper les expulsions de migrants afghans vers leur pays d’origine. Les talibans gagnent du terrain en Afghanistan.

Les deux pays avaient demandé la semaine dernière à la Commission européenne de maintenir la possibilité d’expulser des migrants afghans, malgré un appel de Kaboul à interrompre ces expulsions.

Le ministère de l’Intérieur en Allemagne a finalement opté pour la suspension « en raison de l’évolution de la situation sécuritaire » dans le pays, a justifié un de ses porte-parole, Steve Alter, sur Twitter.

Les combats entre les talibans et les forces pro-gouvernementales ont déjà fait de nombreuses victimes civiles.

Depuis 2016, environ un millier d’Afghans, déboutés de leur demande d’asile, ont été expulsés par avion vers leur pays par les autorités allemandes.

La secrétaire d’État néerlandaise à la Justice et la Sécurité, Ankie Broekers-Knol, s’est aussi exprimé sur cette décision pour les Pays-Bas également :

« La situation en Afghanistan est susceptible de changer et les événements pour la période à venir sont si incertains que j’ai décidé d’introduire un moratoire sur les décisions (d’expulsion) et les départs ».

Galvanisés par le retrait des forces étrangères, qui auront définitivement quitté l’Afghanistan d’ici à la fin du mois après 20 ans de présence, les talibans ont multiplié les gains territoriaux.

Ils se sont emparés dimanche de Kunduz, la grande ville du nord-est, et, ces derniers jours, de huit autres capitales provinciales, au cours d’une offensive déclenchée en mai et qui s’est récemment accélérée.

La Suède et la Finlande avaient déjà suspendu les renvois en Afghanistan.

En 2020, les Afghans constituaient 10,6 % des demandeurs d’asile dans l’UE (un peu plus de 44 000 sur quelque 416 600 demandes), selon l’agence statistique de l’UE Eurostat.