Jean-Christophe Cambadélis : "Macron possède le déhanché de Michael Jackson et le regard de Margaret Thatcher"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Jean-Christophe Cambadélis : "Macron possède le déhanché de Michael Jackson et le regard de Margaret Thatcher"
©TIZIANA FABI / AFP

Le flingueur

Dans un essai "Chronique d'une débâcle", l'ex-premier secrétaire du Parti socialiste se souvient de sa rencontre avec Emmanuel Macron, "l'homme qui vient de la gauche et qui convient à la droite".

Après le désastre aux législatives, Jean-Christophe Cambadélis a décidé de régler ses comptes avec les ténors du Parti socialiste - Benoît Hamon, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et surtout François Hollande - dans un essai intitulé "Chronique d'une débâcle", publié aux éditions L'Archipel. En outre, il n'oublie pas de donner son avis sur Emmanuel Macron, "l'homme qui vient de la gauche et qui convient à la droite". 

Emmanuel Macron était  "très amical, cherchant sans cesse à charmer"

Comme il l'explique dans son ouvrage, sa rencontre avec "le fringant ministre" avait  mal débuté même si Emmanuel Macron n'était pas agressif avec Jean-Christophe Cambadélis. Bien au contraire, il  lui parlait "beaucoup, avec intelligence", lui prenait "le coude" et caressait "l’épaule". Bref, Emmanuel Macron était  "très amical, cherchant sans cesse à charmer". Mais ce comportement ne plut pas Cambadélis. "Quelque chose me frappa en l’observant ainsi dans cet instant d’extrême séduction. Ses mains, son corps, son sourire, tout était en mouvement, mais étrangement, le regard bleu était dur, comme absent de la pièce", note par ailleurs Cambadélis. "Emmanuel Macron possède le déhanché de Michael Jackson et le regard de Margaret Thatcher. Comment un homme aussi jeune, enjoué et souriant, pouvait-il avoir un regard aussi dur ?", se demande-t-il, en taquinant au passage le chef de l'Etat.  
C'est à la fin de ce rendez-vous que Cambadélis avait proposé à Macron "de prendre le plus vieux parti de France, le Parti radical, et de le transformer... radicalement." En effet, il sentait que quelque chose n'allait pas chez ce jeune homme. Il a d'ailleurs essayé de prévenir François Hollande, en vain. "Mais enfin ! Il me soutient depuis des années. Il est devenu secrétaire général adjoint de l’Élysée. Il lui faudrait des brevets de gauche ?", protestait François Hollande. Selon Jean-Christophe Cambadélis, l'ex-chef de l'Etat était surpris et énérvé par l'annonce de la candidature à la présidentielle de son ex-ministre de l'Economie. 

Jean-Luc Mélenchon "sert le président Emmanuel Macron"

Dans son essai Jean-Christophe Cambadélis n'oublie pas d'évoquer le cas de Jean-Luc Mélenchon, qui selon lui, "ne marche pas sur l’eau mais sur les os de la vieille gauche" et "croit pouvoir créer les conditions de l’accession du peuple au pouvoir grâce à la sienne". "Disons-le au passage, ce rêve d’un Chavez de Saint-Germain-des-Prés est précisément ce qui sert le président Emmanuel Macron", estime-t-il. "L’honnêteté m’oblige à constater que l’interpellation radicale, avec ou sans cravate, et la contestation totale sans alternative permettent au nouveau locataire de l’Élysée d’espérer une 'France acquise', dont l’axe central ne sera contesté que par une frange insoumise mais impuissante et une frange nationaliste, limitée à son réduit lepéniste", explique-t-il, ajoutant que "Jean-Luc Mélenchon se satisfait très bien de ce tête-à-tête" car "il veut avoir le monopole du peuple et il ne veut pas d’alliance à gauche".
"Certains avancent l’idée que Jean-Luc Mélenchon serait au fond un Georges Marchais cultivé, que nous devrions pratiquer à son égard l’unité chère à François Mitterrand, permettant tous les retournements. Cette thèse oublie que Georges Marchais était subordonné aux analyses géopolitiques de l’Union soviétique, laquelle considérait la présence de responsables communistes au pouvoir dans les démocraties occidentales comme un moyen de protéger l’URSS en butte aux pressions des présidents Reagan et Bush. Au même moment, l’Italie et l’Espagne organisaient le même tournant. Ensuite, le PCF avait fait de son long cheminement à travers les institutions républicaines un moyen de la progression de ses idées. Jean-Luc Mélenchon ne veut pas s’embarrasser d’alliances venant affaiblir la pertinence de sa contestation, surtout avec des socialistes qu’il juge moribonds, des écologistes qu’il estime au mieux instables… et des communistes qui ont cherché par tous les moyens de le faire battre", lance Jean-Christophe Cambadélis. 
Lu sur Marianne

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !