Le Japon tente de repartir après la double catastrophe<!-- --> | Atlantico.fr
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L'impératrice Michiko réconforte des sinistrés.
L'impératrice Michiko réconforte des sinistrés.
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Redémarrage

C'est l'heure des indemnisations et du début de la reconstruction.

Tout ne serait pas noir dans la catastrophe qui a frappé le Japon il y a quelques mois, malgré la gestion calamiteuse de l'accident de la centrale de Fukushima. La patronne d'une équipe de secours américains salue la préparation du pays face au tremblement de terre. Mais dans les zones touchées la presse japonaise est mois optimiste, car après la phase aigue, les problèmes demeurent et la reconstruction tarde.

Malka Older qui vit à Boston (état du Massachussets) a dirigé l'équipe de Mercy Corps, une Organisation Non gouvernementale (ONG) basée à Portland (état de l'Orégon). Fondée il y a 32 ans, Mercy Corps revendique une présence dans 36 pays.

"Ce qu'ils ont raté dans le nucléaire, ils l'ont réussi face à la catastrophe naturelle" explique Older qui animait quatre équipes présentes dans autant de villes japonaises. Elle estime que le nombre de morts (15 000 plus 80 000 disparus) aurait été bien plus grand si cela n'avait pas été le cas, évoquant un tremblement de terre équivalent en intensité et en densité de population des zones touchées, celui d'Aceh en Indonésie en 2004, où il y aurait eu 170 000 morts.

Elle rappelle qu'il y a des exercices d'alerte réguliers dans les entreprises, et les écoles, et qu'il y a une journée nationale de la catastrophe naturelle, où des exercices ont lieu dans tout le pays. Elle souligne que le gouvernement a installé dans de très nombreuses zones des petites habitations préfabriquées, en moins d'un mois. En dehors de la zone ravagée par le tsunami, elle a constaté que les destructions sont faibles.

Tout n'est pas rose pour autant dans les zones évacuées à cause des radiations, et dans celles qui limitent les déplacements des personnes qui y habitent. Le gouvernement commence à réagir, chaque famille qui a été obligée de partir de chez elle touchera 100 000 yens/mois (soit environ 865 euros) en compensation du choc émotionnel subi signale le quotidien japonais Asahi Shimbum du 20 juin. Mais les victimes de ces évacuations trouvent que c'est trop peu.

Ceux qui vivent dans des centres d'accueil improvisés dans des salles de sport ou d'autres installations publiques toucheront 20 000 yens supplémentaires par mois (173 euros). Les personnes qui doivent rester confinées chez elles à cause de la pollution radioactive toucheront aussi 100 000 yens/mois.

Ces indemnités seront versées pendant les six mois suivant l'accident de Fukushima.

La situation autour de la centrale nucléaire n'est pas stable. Les autorités tentent de prévoir leur réaction en cas d'aggravation ou de décision d'élargir la zone de sureté. Pour faciliter le travail d'évacuation, les hopitaux de la région entourant Fukushima ont été invités à limiter le nombre de patients admis, en réservant l'hospitalisation aux cas les plus graves, et en fixant une limite maximum de malades quelle que que soit leur pathologie.

Mais cette décision n'est pas facile à appliquer et certains hôpitaux soient négocient pour recevoir plus de malades, soit ne respectent pas leur quota et le dépassent remarque le quotidien Yomuri Shimbum du 22 juin.

De plus, face aux difficultés financières provoquées par ces restrictions dans les hôpitaux, une partie du personnel a du aller chercher du travail ailleurs, dans d'autres régions, du coup les établissements hospitaliers manquent de personnels, et demandent la levée des restrictions.

Dans un autre article, le Yomuri Shimbum regrette qu'il ait fallu 100 jours pour que le Parlement japonais se décide à voter une loi sur la reconstruction des régions détruites. Et il faudra encore du temps pour que les 17 ministères concernés se mettent au travail et que l'effort de reconstruction qui va durer des années soit vraiment lancé à 100%.

Lu sur le Yomuri Shimbum

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