Israël : un soldat reconnait avoir tiré sur des cibles civiles "juste pour le plaisir" lors de son service militaire<!-- --> | Atlantico.fr
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Un char israélien à Gaza.
Un char israélien à Gaza.
©REUTERS/Siegfried Modola (

Crimes de guerre

L'homme fait partie de la soixantaine de soldats israéliens qui ont accepté de témoigner auprès d'une ONG sur les conditions de l'opération "Bordure protectrice".

Son témoignage est édifiant. Un Israélien a accordé un long entretien au journal Le Mondedans lequel il décrit les dernières semaines de son service militaire, dans la bande de Gaza. Cet homme (appellé "Arié" par le quotidien) officiait en tant que tireur dans un char. Il fait partie de la soixantaine de soldats israéliens qui ont accepté de témoigner auprès de l’organisation non gouvernementale Breaking the Silence au sujet de l’opération "Bordure protectrice", conduite à l’été 2014 dans la bande de Gaza.

"Un jour, le chef du bataillon nous a réunis, pour nous briefer", détaille-t-il au quotidien. -Demain soir, on entrera dans la bande de Gaza. Il y a un cercle imaginaire de 200 mètres autour de nos forces. Si on voit quelque chose à l’intérieur, on a le droit de tirer.- "J’étais le seul à trouver ça bizarre". -Si une personne voit un char et ne s’enfuit pas, elle n’est pas innocente et peut être tuée- lui a répondu son chef.

Affirmant n'avoir jamais vu un combattant du Hamas qui sont "très sournois", le jeune homme avoue aussi qu'il était habité par la peur du kamikaze durant ses heures à Gaza. "On n’a jamais vu d’êtres humains de près, sauf pendant les brefs cessez-le-feu de quelques heures", explique-t-il. "Il y avait des personnes âgées, des femmes, des enfants… On ne savait pas quoi faire. Ils nous voyaient, ils continuaient à avancer. On avait peur d’attentats kamikazes. Il m’est arrivé de prendre la mitrailleuse pour viser à côté d’eux, pour leur faire peur, car on avait peur aussi" relate-t-il.

Quand il est rentré de Gaza, Arié s'est senti "amer et triste", mais aussi "soulagé de revenir à la vie civile". "J’avais la conscience de faire quelque chose de mal, mais on avait le sentiment de pouvoir tout faire, qu’il n’y avait pas de loi, témoigne-t-il. "J’ai le sentiment d’avoir fait des trucs amoraux, sur le plan international. J’ai visé des cibles civiles, parfois juste pour le plaisir".

"Arié" explique qu'il a essayé d’en parler. "Mais dans mon environnement", précise-t-il au journal, "personne ne veut entendre tout cela, ces mauvaises choses".

Lu sur Le Monde

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