Huit des dix agressions de Malala Yousafzai acquittés en secret <!-- --> | Atlantico.fr
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Le prix Nobel de la Paix, Malala Yousufzai.
Le prix Nobel de la Paix, Malala Yousufzai.
©Reuters

Justice à deux vitesses

Huit des dix Talibans qui avaient été annoncés comme condamnés "à de la prison à vie" pour l’agression de la prix Nobel de la paix Malala Yousafzai avaient en fait été acquittés, a révélé hier la presse britannique.

Le 30 avril dernier, dix membres du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP, pour Tehrik-e-Taliban Pakistan) avaient été condamnés à la prison à vie, soit vingt-cinq ans dans le droit pakistanais, pour avoir mené en 2012 une attaque contre la militante pour le droit des filles à l’éducation Malala Yousafzai. Ils avaient, le 9 octobre 2012, fait irruption dans le bus scolaire de la jeune fille et l'un d'eux lui avait tiré une balle dans la tête. L'adolescente avait survécu et était immédiatement devenue une icône de la lutte contre la barbarie. En 2014, elle a reçu le prix Nobel de la paix.

Or, les condamnés pour cette attaque n'étaient en fait pas dix, mais deux, a annoncé hier la BBC, confirmant les informations du Daily Mirror. En avril, le secret entourant le procès avait déjà levé des suspicions : il s'était tenu dans une base militaire d'où rien n'avait filtré. Le jugement a finalement été rendu public le 5 juin et montre que huit des dix condamnés ont été acquittés. Contacté par la BBC, Muneer Ahmed, porte-parole du Haut-commissariat du Pakistan à Londres, a expliqué que ces huit hommes ont été acquittés a posteriori en raison "d'un manque de preuves".

C'est en voulant savoir où étaient détenus les talibans condamnés que les journalistes du Daily Mirror ont pris connaissance de ces acquittements.

Le Pakistan explique aujourd'hui que le jugement initial a été "mal interprété". Pourtant, le 30 avril, le procureur de Swat, Sayed Naeem, avait déclaré à l’agence Associated Press (AP) que "chaque militant a été condamné à vingt-cinq ans de prison. C’est l’équivalent de la prison à vie pour les dix personnes jugées par un tribunal anti-terroriste." Il nie aujourd'hui avoir parlé au journaliste d'AP.

La BBC explique qu'à l'époque, les autorités pakistanaises n'ont effectivement pas répandu d'informations à propos des dix condamnations... tout en ne faisant rien non plus pour rétablir la vérité. Le pays était sous pression, puisque la jeune fille venait d'obtenir le prix Nobel de la paix.

Lu dans Le Monde

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