Guerre en Ukraine : l'électricité utilisée par TikTok empêche le groupe Nammo en Norvège de produire plus de munitions pour Kiev

Alors que Kiev multiplie les appels pour la livraison d’armes et en munitions, le groupe norvégien Nammo ne peut pas agrandir sa principale usine à Raufoss. La difficulté s’explique à cause de la présence voisine d'un centre de données appartenant à TikTok, qui utilise une bonne partie de l'électricité de la région.

« Nous sommes inquiets car nous voyons que notre croissance future est en concurrence avec le stockage de vidéos de chats », a déploré Morten Brandtzaeg, le directeur général de Nammo, au Financial Times. 

Le dirigeant a expliqué qu’il était pourtant submergé par les commandes, en particulier d'obus.

L’Europe doit à la fois armer l'Ukraine face à l'envahisseur russe, se réarmer, et reconstituer ses stocks.

Nammo est un grand groupe finno-norvégien de l'armement qui produit à peu près tous les types de munitions possibles et imaginables, de la balle de petit calibre aux missiles pour avions de chasse ou obus pour gros canons.

Selon des informations du Financial Times, Nammo a besoin de beaucoup d'énergie. Une électricité qui peut venir à manquer, notamment en pleine crise énergétique.

Il a été spécifié à Nammo que son usine de Raufoss, dans le centre de la Norvège, ne bénéficierait d'aucun surplus d'énergie, malgré son désir d'augmenter la cadence. 

Un data center voisin, particulièrement énergivore, compte TikTok parmi ses clients.

Selon Morten Brandtzæg, PDG du groupe finno-norvégien, la demande actuelle en obus est quinze fois supérieure à ce qu'elle a été avant que la Russie ne lance son invasion de grande envergure en Ukraine.

TikTok a prévu cette année de bâtir trois centres de données dans la zone, et pourrait en ajouter deux non loin de Raufoss d'ici à 2025.

Le fournisseur local d'électricité a expliqué avoir promis une pleine capacité aux data centers de TikTok mais n’a laissé aucune marge pour Nammo.

La présence d’une firme soupçonnée de liens très étroits avec le Parti communiste chinois près d'une usine européenne d'armement suscite beaucoup de questions. Morten Brandtzæg n'écarte pas tout à fait la thèse du hasard.