Guerre en Ukraine : Angela Merkel défend son bilan et estime qu’elle n’a "rien à se reprocher" vis-à-vis de Vladimir Poutine <!-- --> | Atlantico.fr
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Angela Merkel s'est confiée ce 7 juin à la télévision en Allemagne lors d'un entretien. La guerre en Ukraine et son bilan vis-à-vis de Vladimir Poutine ont notamment été évoqués.
Angela Merkel s'est confiée ce 7 juin à la télévision en Allemagne lors d'un entretien. La guerre en Ukraine et son bilan vis-à-vis de Vladimir Poutine ont notamment été évoqués.
©Odd ANDERSEN / AFP

Pas de mea culpa

A l’occasion de sa première interview depuis la fin de son règne, l’ancienne chancelière s’est justifiée sur sa politique du dialogue avec la Russie. Angela Merkel n’a pas fait de mea culpa.

Pour sa première interview depuis son départ du pouvoir il y a six mois, Angela Merkel a longuement évoqué l’invasion de l’Ukraine et la politique russe qu’elle a menée durant seize ans. L'ancienne chancelière allemande était interrogée par le journaliste et auteur allemand Alexander Osang dans le cadre d'une interview télévisée pour la chaîne de télévision ARD.

Angela Merkel a estimé ne s’être jamais fait d’illusion sur Vladimir Poutine. L’ancienne chancelière a défendu son refus d’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan en 2008. 

"Je n’ai pas à m’excuser. (...) Le pays n’était pas ancré dans la démocratie, Poutine en aurait tiré prétexte pour une agression".

Angela Merkel avait été accusée de rendre l'Allemagne vulnérable en poursuivant des relations commerciales avec la Russie. Le gazoduc Nord Stream 2 qui achemine le gaz naturel russe directement vers l'Allemagne a été construit alors qu'elle était chancelière et n'a été suspendu que par son successeur, Olaf Scholz, peu de temps avant que la Russie n'envahisse l'Ukraine le 24 février. L'Allemagne s'efforce de réduire sa dépendance à l'égard de l'énergie russe sans nuire à sa propre économie. 

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a poussé l’Allemagne à revoir sa politique énergétique et militaire. Les débats au sein de la société allemande portent notamment sur les erreurs qui ont pu être commises ces dernières années au niveau des relations avec la Russie de Vladimir Poutine. Le rôle de la chancelière Angela Merkel, qui a gouverné l'Allemagne durant seize ans jusqu'à l'automne dernier, est notamment pointé du doigt. 

Angela Merkel a déclaré que l'Europe et la Russie étaient des voisins qui ne pouvaient pas s'ignorer : 

"Nous devons trouver un moyen de coexister malgré toutes nos différences".

L'invasion était "non seulement inacceptable mais aussi une erreur majeure de la Russie", a-t-elle déclaré .

"Si nous commençons à remonter les siècles et à nous disputer sur quel morceau de territoire doit appartenir à qui, alors nous n'aurons que la guerre. Ce n'est absolument pas une option."

Selon Angela Merkel, le processus de paix a donné à l'Ukraine le temps de se développer en tant que nation et de renforcer son armée.

"Je n'ai pas à me reprocher de ne pas avoir fait assez d'efforts", a-t-elle déclaré. "Je ne vois pas pourquoi je devrais dire que "c'était mal". C'est pourquoi je n'ai pas à m'excuser."

Angela Merkel s'était opposée à l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan en 2008 parce qu'elle avait voulu empêcher une escalade avec la Russie et parce que l'Ukraine elle-même n'était pas prête : 

"Ce n'était pas l'Ukraine que nous connaissons aujourd'hui. Le pays n'était pas stable, il était gangrené par la corruption".

Dans cet entretien, Angela Merkel a déclaré qu'elle avait "le plus grand respect" pour Volodymyr Zelensky et qu’elle était impressionnée par "le courage et la passion" avec lesquels les Ukrainiens se battaient pour leur pays.

Angela Merkel a aussi défendu les accords de Minsk après l’annexion de la Crimée : 

"Un compromis qui n’était pas optimal, mais sans lequel Poutine aurait sans doute poursuivi son invasion de l’Ukraine".» 

Angela Merkel a déclaré avoir toujours voulu défendre les intérêts de Kiev et a dénoncé vigoureusement l’invasion russe. 

Alors que la politique de son successeur Olaf Scholz est très critiquée en Allemagne et ailleurs, Angela Merkel a affirmé avoir confiance dans la politique étrangère menée par l’actuel chancelier.

BBC

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