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Un dictateur à l'Elysée : François Hollande a reçu le roi du Bahreïn en toute discrétion
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Visite fantome

Le président avait pourtant promis de rompre avec les pratiques de Nicolas Sarkozy, et de "ne pas inviter les dictateurs à Paris".

Lire sur ce même sujet : "Roi du Bahreïn reçu à l'Elysée : l'hypocrisie de la diplomatie "normale" en action."

La visite n'était pas inscrite à l'agenda officiel du Président, et la presse n'a pas été avertie. Pourtant, François Hollande à reçu à l'Elysée le roi du Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa le 23 juillet dernier. Or, le Bahrein réprime séverement depuis un an et demi une révolte chiite.

L'Elysée ne souhaitait donc pas ebruiter la visite outre mesure. Mais les journalistes ont tout de même pu photographier Hamed ben Issa Al Khalifa sur le perron de l'Elysée, en train de serrer la main à François Hollande au moment de partir. L'image rappelle celle de Nicolas Sarkozy en compagnie de Kadhafi ou de Moubarak.

François Hollande avait pourtant affirmé sa volonté de rompre avec les mauvaises habitudes de son prédecesseur, promettant de "ne pas inviter les dictateurs à Paris".

Quel a été l'objet de cette visite ? Selon l'AFP, les deux dirigeants se serianet entretenus de la situation en Syrie : "La Syrie a été au centre d'un entretien, lundi, entre le roi du Bahreïn, Hamad Bin Issa Al-Khalifa, et le président François Hollande, a indiqué à la presse le ministre des Affaires étrangères bahreïni, cheikh Khaled Bin Ahmed Al-Khalifa".

Le 24 juillet, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius rencontrait son homologue au Bahreïn.Cette fois, l'AFP notait que "la France va aider le Bahreïn (...) à mettre en oeuvre des réformes judiciaires et en faveur de la liberté de la presse".

Cependant, d'autres visites ont bien été inscrites à l'agenda présidentiel : six autres représentants de pays autoritaires ou dictatoriaux ont été reçus par François Hollande depuis son élection : le roi du Maroc Mohammed VI, le Premier ministre du Qatar, le fils du roi Abdallah d’Arabie Saoudite, Abdallah II de Jordanie, le président du Gabon Ali Bongo et enfin le prince héritier d’Abou Dhabi.

Le 2 aout, six organisations, parmi lesquelles La Ligue des droits de l'Homme et Amnesty International, signaient une lettre à destination du président de la République. Elles se disaient préoccupées "par le caractère quasi-secret de cette rencontre et nous nous demandons si cela traduit une intention de ne pas commenter la dégradation et la gravité de la situation actuelle des droits de l’Homme au Bahreïn."

Elles déploraient que cette visite n'ait pas été "l’occasion d’exprimer publiquement, ainsi que directement au Roi Al Khalifa, les préoccupations de la France à propos de la situation des droits humains au Bahreïn." "Le gouvernement de Bahreïn assure pour sa part, comme vous le savez, n’avoir reçu que des éloges pour les réformes politiques qu’il prétend avoir entreprises."

Lu sur Arret sur Images

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