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Europe : Jean-Luc Mélenchon estime que le FN et les nationalistes "rament" pour lui
©AFP

Climat anti-européen

Dans Les Échos, le leader de La France insoumise expose sa vision de l'Europe. Il affirme également que sa "ligne politique" et ses "objectifs" ne sont pas ceux de l'extrême droite, même s'il partage leur vision eurosceptique.

Si Jean-Luc Mélenchon rejette l'idée d'un "Frexit", il est favorable à l'instauration dans le débat public d'une pensée anti-européenne. Ainsi, dans Les Échos de lundi 11 décembre, le leader de La France insoumise dresse un portrait peu amène de l'Europe. "Nous sommes l'un des derniers pays en procédure de déficit excessif, et dans le même temps nous versons 20 milliards au budget européen pour n'en récupérer que 14 milliards. 6 milliards de dons ! Cela s'appelle une dépense somptuaire. Payer des routes aux Roumains et des aéroports aux pays baltes, c'est utile, mais ce n'est pas dans nos moyens actuels. Dans les années où nous sommes en déficit excessif, nous devrions avoir le droit de garder nos 6 milliards", lance le député LFI des Bouches-du-Rhône.

"On ne peut pas faire l'Europe sans la France"

Il propose donc de "sortir des Traités, notamment des deux derniers budgétaires qui sont les pires, et passer à autre chose". Et d'ajouter : "La vraie réponse passe par la fin de trois verrous : l'harmonisation sociale, l'harmonisation fiscale et le changement de statut de la BCE pour que celle-ci puisse prêter aux États". En parlant de l'harmonisation social, travaillée par Emmanuel Macron, qui met d'ailleurs en avant la réforme des travailleurs détachés, Jean-Luc Mélenchon pense que "c'est de la blague". "Il n'y a eu aucune amélioration", fustige-t-il, précisant qu'"on a réduit le temps d'utilisation du recours aux travailleurs détachés, mais on n'a rien touché au principe scandaleux du paiement de la cotisation dans le pays d'origine. On doit payer ses cotisations dans le pays d'accueil".

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En outre, il pense que "la France doit redevenir acteur et pas simplement être un 'bon élève' de la volonté des autres. On ne peut pas faire l'Europe sans la France. J'adjure qu'on le comprenne : notre nation, sous toutes ses formes, est en danger. Si on ne réagit pas, l'Europe explosera ! La France, comme l'Allemagne, n'ont aucun intérêt à ce chaos". Il assure également un peu plus loin que l'Allemagne, d'une manière ou d'une autre, sera bien obligée d'accepter de se faire tordre le bras. "L'Europe ne pourrait donc qu'être allemande ? Moi je fais le pari qu'elle bougera. Parce que nous sommes à l'endroit qui met en péril sa priorité absolue. La rationalité du comportement du gouvernement allemand CDU-CSU, c'est la politique de la rente. Et dans une politique de rente, on ne se paye pas un conflit avec son principal voisin et client".

Mélenchon pense que le FN et les nationalistes "rament" pour lui

Pour faire bouger l'Europe, il faut des partenaires. "Nous les trouverons si nous savons ce que nous voulons. Et si nous décidons, déjà, de parler des problèmes essentiels", lance l'ancien candidat à l'Élysée. "Il faut une conférence pour sécuriser les frontières. Et une autre sur la dette, qui doit devenir un sujet politique en Europe. Personne ne la payera, tout le monde le sait. Et on connaît les moyens qu'on peut utiliser. Cela passera par le rachat de la dette publique par la BCE. Au maximum, cela produira 5 à 6 points d'inflation ! Et alors ? Le vrai problème c'est la dette privée, elle aussi insolvable. Il faut sécuriser cette dette, empêcher les défaillances par la relance de l'activité des débiteurs", précise-t-il.

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Pense-t-il travailler sur les questions européennes avec des gens de l'autre rive ? Jean-Luc Mélenchon donne une réponse étonnante : "La ligne politique et mes objectifs n'ont rien à voir avec ceux du FN ou des nationalistes. Mais tous ces gens rament pour moi d'une certaine manière, en contribuant à la construction d'un champ culturel où nos mots d'ordre - l'Europe ne protège pas les Français mais les menace - sont en train de devenir dominants". "Il faut capitaliser positivement cette colère qui peut être dangereuse", prévient-il toutefois.

Lu sur Les Echos

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