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Elections européennes : Nicolas Sarkozy appelle à une refonte de l'Europe sur Schengen et sur l'économie
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Plaidoyer

L'ancien président de la République a publié ce jeudi une tribune dans l'hebdomadaire Le Point. Dans son texte, il prône la fin de l'espace Schengen tel qu'il existe actuellement.

C'était dans l'air depuis de nombreux jours, c'est désormais officiel. Après avoir longuement pesé le pour et le contre, après avoir analysé l'opportunité d'une telle intervention, Nicolas Sarkozy s'est décidé : il va parler dans les médias avant les élections européennes. Comme il l'avait fait pour les municipales en publiant une tribune dans Le Figaro, l'ex-chef de l'Etat prend de nouveau la plume pour parler de l'Europe dans Le Point et le quotidien allemand Die Welt. Et seulement de l'Europe. En effet, à trois jours du scrutin, l'ancien président de la République n'a jamais évoqué l'UMP et l'affaire Bygmalion (il n'appelle d'ailleurs jamais à voter UMP). Mais alors que dit-il ?

Dans l'hebdomadaire, Nicolas Sarkozy écrit un véritable plaidoyer pour l'Europe. Ainsi, d'emblée, il affirme que "c'est l'Europe ou le déclin", une manière de contrer les eurosceptiques dont les charges anti-Europe et la montée dans les sondages du Front national de Marine Le Pen. Pour justifier une telle position, l'ancien président avance l'argument de la paix en mettant en exergue le fait que "tout le pourtour de l'Union européenne s'embrase… de l'Afrique du Nord jusqu'à la Syrie, de la Turquie jusqu'à l'Ukraine". "Si l’Union Européenne volait en éclats, les haines séculaires comme les conflits d’intérêts resurgiraient avec une violence redoublée", met-il en garde.

Mais il concède toutefois que "nous devons profondément refonder notre politique européenne". C'est pourquoi, dans sa tribune, l'ex-chef de l'Etat fait des propositions concrètes pour l'Europe. Tout d'abord, Nicolas Sarkozy se prononce "pour la création d’une grande zone économique franco-allemande, cohérente et stable, au coeur de la zone euro". Celle-ci "nous permettra d’abord de mieux défendre nos intérêts face à la concurrence allemande, en gommant nos handicaps fiscaux et sociaux" et "nous permettra ensuite de prendre le leadership des 18 pays qui composent notre union monétaire".

Autre mesure choc avancée par Nicolas Sarkozy : la fin immédiate de Schengen I pour  "le remplacer par un Schengen II, auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu’après avoir préalablement adopté une même politique d’immigration". Selon lui, il faut par ailleurs supprimer "pas moins de la moitié des actuelles compétences communautaires". En effet, concernant la politique migratoire européenne, l’ancien président affirme que "nous sommes ici devant un échec sans appel". Suspendre l’accord de Schengen, pour le remplacer par "un Schengen II", est pour lui "une évidence". "Nous n’avons pas voulu l’Europe pour que soit organisé un dumping social et migratoire au détriment quasi systématique de la France", assène-t-il. "Si nous ne réagissons pas rapidement dans les années qui viennent, c’est notre pacte social qui va exploser !".

Alors que les pouvoirs de Bruxelles sont régulièrement critiqués à droite comme à gauche, Nicolas Sarkozy estime donc qu'"il faut aujourd’hui agir de façon drastique en supprimant pas moins de la moitié des actuelles compétences communautaires, qui devront demain être assumées par les Etats nationaux, et en regroupant les compétences de l’Europe en une petite dizaine de politiques prioritaires et fondatrices : l’industrie, l’agriculture, la concurrence, les négociations commerciales, l’énergie, la recherche...". L'ex-chef de l'Etat conclut en réaffirmant son amour pour l'Europe : "Ses dérives doivent être corrigées, mais le projet doit être préservé. C’est rien moins qu’une question de civilisation. Ne laissons pas détruire ni aujourd’hui ni demain ce trésor !" Une vision de l'Europe qui devait être largement débattue jusqu'au scrutin de dimanche.

lu sur Le Point

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