Elections européennes : Marine Le Pen veut "bloquer l’avancée de la construction européenne"

Les élections européennes ont lieu dans trois semaines. Le 25 mai, les citoyens des 27 pays membres sont amenés à se rendre aux urnes. Si en France, selon un sondage BVA pour i-Télé publié samedi, avec seulement 60% de la population se disant intéressée par ce scrutin, un fort taux d’abstention est à craindre. Ce que ne veut surtout pas Marine Le Pen. Ainsi, dans une interview au Journal du Dimanche, la présidente du Front national invite les Français opposés à l'Europe à aller voter.

"Je sais bien que certains sont contre l'Union européenne et n'iront pas voter", déclare la dirigeante d'extrême droite. Mais elle l’assure, "c'est l'inverse qu'il faut faire. "Quand on est contre l'Union européenne on vote contre, et quand on vote contre, on vote Front", affirme Marine Le Pen. Le ton est donné.

Alors qu’il est demandé à la députée européenne pourquoi présenter des candidats aux élections alors qu’elle n’arrête pas de dénoncer les institutions européennes, elle répond : "Nous y allons pour bloquer l'avancée de la construction européenne". "On va exactement à l'endroit où nous devons être, pour représenter cette minorité de blocage qui va éviter plus d'austérité, plus de perte de substance pour la France."

Marine Le Pen voit même encore plus loin : "Si nous arrivons en tête aux élections européennes, alors les instances européennes seront contraintes de réagir. (…) Elles vont dire : 'ouhlala, il faut freiner car les peuples sont en train de se révolter contre ce que nous leur imposons'." La présidente du Front national évoque ensuite quelque peu son programme : "La prise de conscience des Français n'a eu de cesse d'augmenter. Depuis le référendum de 2005, ils réalisent les impacts négatifs que l'Union européenne a sur leur vie quotidienne. Je pense à notre souveraineté territoriale, à la politique d'immigration, à l'euro qui accélère la désindustrialisation et le chômage, etc."

Les derniers sondages d'intention de vote placent le FN premier ou second, à un niveau situé entre 20 et 25 % des intentions de vote. Ce qui permettrait au parti d’obtenir une vingtaine d'eurodéputés à Strasbourg. Soit un score largement supérieur à celui obtenu en 2009 où le parti frontiste avec ses 6,34 % de suffrages exprimés n’avait obtenu que trois eurodéputés (Jean-Marie et Marine Le Pen et Bruno Gollnisch).