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Officiellement, Kim Jong-il est mort "de fatigue" à l'âge de 69 ans.
Officiellement, Kim Jong-il est mort "de fatigue" à l'âge de 69 ans.
©Capture d'écran

Décès

Le pays continue de pleurer son "cher leader", sous les yeux du monde inquiet pour la stabilité de la région. La Corée du Nord communiste comme son voisin capitaliste du Sud semblaient vouloir éviter, du moins dans l'immédiat, de créer de nouvelles tensions dans leurs relations troublées.

ACTUALISE le mardi 20 décembre à 8h10 : 

La télévision nord-coréenne a montré aujourd'hui pour la première fois des photos de la dépouille de l'ancien dirigeant Kim Jong-il, entouré de plusieurs responsables du parti au pouvoir dont le fils cadet du chef décédé, Kim Jong-un.

Le corps de Kim Jong-il a été placé au mausolée Kumsusan de Pyongyang, où repose également celui de son propre père, le fondateur de la Corée du Nord communiste Kim Il-sung, décédé en 1994.

Au lendemain de l'annonce du décès de Kim Jong-il, la télévision d'Etat continuait de diffuser des scènes de tristesse collective, entrecoupées de retransmissions de "l'Internationale" interprétée par un orchestre militaire et d'images de paysages luxuriants sur fond de chants patriotiques.
Kim Jong-Un, le fils cadet de l'ancien numéro un désigné comme nouveau dirigeant du pays, s'est attiré les louanges de la presse officielle, attestant d'une volonté de marquer la transition.

Sous les yeux du monde inquiet pour la stabilité de cette région, la Corée du Nord communiste comme son voisin capitaliste du Sud semblaient vouloir éviter, du moins dans l'immédiat, de créer de nouvelles tensions dans leurs relations troublées.

Des unités militaires nord-coréennes ont ainsi interrompu leur entraînement d'hiver et regagné leurs casernes dès lundi, a affirmé un responsable militaire sud-coréen, précisant toutefois que l'armée de la Corée du Nord avait relevé son niveau d'alerte et de sécurité.

Séoul et Washington ont affirmé qu'aucun mouvement inhabituel de l'armée nord-coréenne n'avait été enregistré depuis lundi, hormis un essai de missiles à courte portée prévu à l'avance et sans rapport avec le décès de Kim.

Allié de la Corée du Sud et du Japon voisin, le président américain Barack Obama a assuré au Premier ministre nippon Yoshihiko Noda que les Etats-Unis défendraient leurs pays amis dans la région.

Les États-Unis, dont 28 500 soldats sont basés en Corée du Sud, avaient tenu les mêmes propos à Séoul dès lundi, tout en appelant Pyongyang à respecter ses obligations, notamment vis-à-vis de sa dénucléarisation, alors que les pourparlers à six nations sur le sujet sont au point mort.

De l'autre côté du spectre diplomatique, le président chinois Hu Jintao, dont le pays constitue le principal soutien de la Corée du Nord, s'est rendu mardi matin à l'ambassade de Corée du Nord à Pékin pour faire part de ses condoléances, a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

ACTUALISE à 14h : Alors que le pays pleure son "cher leader", Kim Jong-Il, dont le décès a été annoncé dans la nuit de dimanche à lundi, la Corée du Nord a procédé dans la matinée à un tir de missile de courte portée au large de ses côtes orientales, a rapporté l'agence de presse sud-coréenne Yonhap. Le ministère de la Défense sud-coréen a refusé de confirmer.

Dans la foulée, la Corée du Sud a placé son armée en état d'alerte et a renforcé la surveillance de sa frontière ultra-sécurisée avec la Corée du Nord. Séoul a également demandé à son allié américain, qui maintient 28 500 soldats sur son sol, d'accroître la surveillance par satellite et avion. Les deux Corées restent techniquement en état de conflit armé depuis l'armistice précaire signé à l'issue de la guerre de Corée (1950-1953). Les relations déjà exécrables entre les deux Corées se sont détériorées en mars 2010 lorsque Séoul a accusé le Nord d'avoir torpillé une corvette militaire, tuant 46 marins. Pyongyang a toujours démenti être à l'origine de ce torpillage.

ACTUALISE à 12h30 : L’Union européenne suit "avec attention la situation en Corée du Nord et est en contact avec ses partenaires stratégiques» pour analyser «les implications possibles", selon un porte parole de Catherine Ashthon, chef de la diplomatie européenne.

Moscou, l’un des derniers pays à maintenir des relations économiques et diplomatiques avec la Corée du Nord, a adressé ses condoléances au régime de Pyongyang, dans un télégramme.

Le décès de Kim Jong-Il constitue une "chance pour des changements en Corée du Nord", estime le ministère allemand des Affaires étrangères, qui espère voir Pyongyang renoncer à son programme nucléaire et améliorer la situation sociale et économique.

ACTUALISE à 11h : Contrairement à la Chine qui a présenté ses "profondes condoléances", Alain Juppé affirme que c'est une tristesse qu'il ne "partage pas".

Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, a espéré lundi "qu'un jour le peuple de la Corée du Nord pourra retrouver sa liberté". "Nous sommes très vigilants sur les conséquences de cette succession en espérant qu'un jour le peuple de la Corée du Nord pourra retrouver sa liberté", a-t-il déclaré. La Chine a exprimé ses "profondes condoléances" mais le ministre a déclaré que c'est une tristesse qu'il ne "partage pas". "La mort d'un homme ce n'est jamais réjouissant mais la souffrance d'un peuple m'attriste, c'est cela qui est important", a-t-il souligné.

Le Japon, autre acteur-clé de la région, s'est exprimé sans attendre, faisant part, lui aussi, de ses condoléances. Une déclaration surprenante car les deux pays n'ont jamais entretenu de relations diplomatiques et leurs rapports sont tendus voire hostiles.C'est pourquoi "le gouvernement japonais espère que cette situation ne va pas avoir de conséquences négatives sur la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne", a déclaré le porte-parole du gouvernement japonais.

ACTUALISE à 10h30 : Les médias officiels nord-coréens, instrument de la propagande du régime stalinien, faisaient unanimement état lundi de la "tristesse indescriptible" des Nord-Coréens à l'annonce lundi de la mort du "Cher leader". "Ils n'essaient même pas de sécher leurs larmes, ils se tordent de douleur et de désespoir tant la perte est lourde ", relatait l'Agence centrale de presse coréenne (KCNA).

ACTUALISE à 8h20 : La Chine a fait part de sa tristesse lundi à l'annonce de la mort de Kim Jong-Il. "Nous apprenons avec tristesse la mort malheureuse du très grand dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, nous faisons part de notre chagrin et adressons nos condoléances au peuple nord-coréen", a réagi Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, dans une brève déclaration à l'agence Chine nouvelle.

ACTUALISE à 7h10: Kim Jong-un appelé "le grand successeur" par la télévision d'Etat nord-coréenne

La télévisions d'Etat KCNA (Korean Central News Agency) vient d'appeler Kim Jong-Un "le grand successeur" et confirme ainsi la prise de pouvoir du fils cadet de Kim Jong-Il.

Par ailleurs, le président de la Corée du Sud, Lee Myung-Bak, a appelé ses concitoyens au calme et les a enjoint à vaquer normalement à leurs occupations. Lee Myung-Bak s'est également entretenu avec le président américain Barack Obama.

Le gouvernement sud-coréen a annoncé qu'il consulterait tous ses partenaires ainsi que la communauté internationale pour garantir la stabilité de la région.

ACTUALISE à 6h10 : Washington "attentif"

Barack Obama a été informé de l'annonce lundi de la mort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il et les Etats-Unis sont attentifs à la situation, a déclaré la Maison blanche. La mort de Kim Jong-Il survient alors que Washington et Pyongyang avaient relancé leurs consultations directes ces derniers mois au sujet du nucléaire nord-coréen. 

Les Etats-Unis sont en contact avec la Corée du Sud et le Japon. "Nous demeurons attachés à la stabilité de la péninsule coréenne et à la liberté et à la sécurité de nos alliés", déclare Jay Carney, porte-parole de la Maison blanche, dans un communiqué écrit. 

La Corée du Sud n'a par ailleurs relevé aucun mouvement militaire inhabituel en Corée du Nord après l'annonce de la mort de Kim Jong-Il, a déclaré le ministère sud-coréen de la Défense. L'armée sud-coréenne a été placée en état d'alerte, de même que tous les fonctionnaires.

Le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda a invité les membres de son gouvernement à se préparer à toute conséquence inattendue, notamment sur les questions financières et frontalières. Lors d'une réunion extraordinaire, le gouvernement n'a pas décidé de relever le niveau d'alerte pour les forces japonaises mais cette question pourrait être à nouveau soulevée lors de réunions ultérieures, a déclaré lundi le secrétaire général du gouvernement nippon, Osamu Fujimura.

ACTUALISE à 5h50 : Son fils, Kim Jong-Un, pour lui succéder

Kim Jong-Un, l'un des trois fils du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il, a été désigné pour prendre sa succession, a annoncé l'agence officielle de Corée du Nord KNCA. Il accède à la tête d’un Etat parmi les plus pauvres du monde, doté de l’arme nucléaire mais sous-équipé, en proie à des famines meurtrière récurrentes et à d’importantes pénuries énergétiques.

Les médias officiels ont appelé les Nord-Coréens à reconnaître Kim Jong-Un comme leur nouveau leader. L'annonce immédiate de sa nomination confirme la volonté du pouvoir de ne pas laisser le vide s'installer, à l'heure où le régime s'inquiète de la vague de révolte qui a emporté certains de ses alliés au Moyen-Orient.

Dans un régime où le culte de la personnalité a été porté à son paroxysme, l'appareil de propagande avait déjà préparé son avènement. Dépourvu d'expérience, Kim Jong-Un a été bombardé en septembre 2010 à des postes de responsabilités politiques et militaires, devenant officiellement l'équivalent d'un général quatre étoiles. Il était depuis considéré comme le successeur désigné de Kim Jong-Il.

Depuis l'été 2009, les rapports officiels étaient transmis de père en fils. "Résultat, depuis l'été 2010, Kim Jong-Un a une influence sur les affaires d'Etat comparable à celle de son père, à l'exception de la politique étrangère", avait relevé l'an passé Cheong Seong-Chang, spécialiste de la Corée du Nord au centre de réflexion Sejong de Séoul.

On ne sait que très peu de choses au sujet du plus jeune fils de Kim Jong-Il. Son visage d'adulte était inconnu il y a encore un an : ce n'est qu'en septembre 2010 que pour la première fois, Pyongyang avait publié des clichés récents du jeune homme, pris aux côtés de son père en compagnie d'autres dignitaires.

On ne connaît pas sa date de naissance exacte, mais il serait né en 1983 ou 1984, et aurait séjourné à Berne en Suisse pendant son adolescence, entre 1998 et 2000. Selon le Washington Post, ses anciens camarades de classe l'ont décrit comme "timide", "peu à l'aise avec les filles", mais "féroce et compétent" sur un terrain de basket.

Ses deux frères auraient été écartés de la succession depuis un moment. L'aîné a été arrêté au Japon en 2001 avec un faux passeport dominicain - il voulait aller visiter Disneyland. Le second ne s'intéresserait pas à la politique.

En 2010, le studio sud-coréen NMA, célèbre pour ses vidéos animées d'actu imaginait la succession entre Kim Jong-Il et son fils.

Officiellement, Kim Jong-Il est mort "de fatigue". Lundi 19 décembre, au matin, la télévision d'Etat nord-coréenne a annoncé que "le cher dirigeant" - dont la santé était réputée chancelante depuis des années, était décédé samedi 17 décembre lors d'un voyage en train, à l'âge de 69 ans. 

Une présentatrice vêtue de noir a déclaré, en pleurs, que Kim Jong-Il était mort de surmenage physique et mental alors qu'il effectuait un déplacement pour aller délivrer des "conseils de terrain". L'ex leader, dont la mobilité était réduite depuis un accident cérébral en 2008, est décédé d'un "infarctus du myocarde sévère et d'une crise cardiaque", a-t-elle ajouté.

Dictateur d'un pays exsangue

Toute sa vie, Kim Jong-Il a régné d'une main de fer sur son pays. Né en 1942 - selon sa biographie officielle -, il est le fils de Kim Il-Sung, le fondateur du très autoritaire régime communiste nord-coréen. A la mort de ce dernier en 1994, il prend la tête de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), unique dynastie communiste de l'Histoire. 

Il n'a jamais relâché l'emprise du régime sur sa population, ni ouvert son économie. Comme son père avant lui, Kim Jong-Il a utilisé la propagande, un culte exacerbé de la personnalité, une armée docile et les camps de travail pour maintenir son pouvoir. Le "Soleil de la Nation", "Cher Leader" (son surnom officiel), ou encore le "grand successeur de la cause révolutionnaire", faisait l'objet d'un véritable culte de la personnalité. Malgré une famine endémique, il était un dieu vivant pour les 22 millions de Coréens du Nord.

Selon la propagande officielle, le jour où Kim Jong-Il est né, le 16 février 1942, une étoile et un double arc-en-ciel sont apparus. La montagne où il serait né, à la frontière chinoise, est sacrée.  En réalité, la plupart des historiens considèrent qu'il est né en Russie, dans un camp d'entraînement des partisans communistes d'où son père Kim Il-Sung a dirigé la guerre de résistance contre l'envahisseur japonais jusqu'en 1945.

Après avoir décroché en 1964 un diplôme d'économie politique à l'université, il grimpe les échelons de la nomenklatura du Parti des Travailleurs de Corée au pouvoir, et s'occupe notamment de propagande. A la tête des forces spéciales, il supervise les activités clandestines : attentats, enlèvements, liquidations. En 1991, il est nommé
 commandant suprême des forces armées nord-coréennes, position clé du régime. Accusé d'avoir organisé l'attentat qui avait tué 17 Coréens du Sud en Birmanie, en 1983, et la destruction en vol d'un avion de la Korean Airlines (KAL) en 1987, Kim Jong-il a pris officiellement les rênes du pouvoir, trois ans après la mort de son père en 1994.

Pendant près de 20 ans, le "Cher leader" s’est notamment illustré par sa capacité à agiter en permanence l'épouvantail du nucléaire. Claquant régulièrement la porte des discussions, le dictateur avait préféré narguer la communauté internationale en procédant à son premier essai nucléaire en 2006, puis en 2009. De ce fait, les Etats-Unis et leurs alliés asiatiques le considèrent comme l'une des principales menaces contre la sécurité régionale.

De corpulence assez ronde, avec ses chaussures à semelles compensées pour rehausser son mètre cinquante et sa coiffure bouffante, il était l'objet de nombreuses moqueries Outre-Atlantique. Il était d'ailleurs surnommé "le pygmée" par George W. Bush. Amateur de bonne chère, de cognac et de vins fins, passionné de films hollywoodiens, il collectionnait aussi les femmes et les belles voitures. Le mode de vie du tyran était une telle caricature, qu'il était devenu un protagoniste de la série américaine "Team Amercia". Le personnage fascinait le CIA, qui est allée jusqu'à interroger ses maîtresses pour essayer de mieux cerner sa personnalité. 

"Maisil ne s'agit ni d'un illuminé nide quelqu'un qui vit dans l'illusion", reconnaissait il y a peu Michael Breen, un de ses biographes, "il adémontré qu'il pouvait être très rusé"Ceuxqui l'ont rencontré disent avoir été surpris parson comportementsérieux et sa bonne connaissance desévénements qui se déroulaient hors de son "royaume d'ermites".

D'un point de vue géo-politique, Kim Jong-Il a donné tort à ceux qui prévoyaient un effondrement du régime après l'assèchement de l'aide soviétique au début des années 90. 

Mais son bilan reste catastrophique après 17 ans de pouvoir : dès les premières années de son règne, une terrible famine touche le pays, qui a fait près d'un million de morts. Kim Jong-Il laisse un pays à l’économie en ruines, souffrant de pénuries alimentaires chroniques, d’une corruption rampante.

L'armée sud-coréenne a été placée en état d'alerte après l'annonce de sa mort, a rapporté lundi l'agence Yonhap. Le président sud-coréen a convoqué une réunion extraordinaire du conseil de sécurité nationale.

Le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda a créé lundi une cellule de crise après l'annonce de la mort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il, a annoncé un porte-parole du gouvernement nippon. Le chef du gouvernement a demandé à tous ses ministres concernés de rassembler des informations. Il a aussi donné comme instruction de partager des renseignements avec les Etats-Unis, la Corée du Sud et la Chine. Yoshihiko Noda souhaite vérifier cette annonce et en examiner les conséquences, a dit son porte-parole.

Selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, les obsèques de Kim Jong-Il auront lieu le 28 décembre. Un deuil national a été déclaré et prendra fin le 29 décembre.

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