Diesel : le gouvernement déchiré sur l’avenir du gazole en France<!-- --> | Atlantico.fr
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Montebourg veut éviter qu'une prime remplisse "le carnet de commandes des constructeurs étrangers"
Montebourg veut éviter qu'une prime remplisse "le carnet de commandes des constructeurs étrangers"
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Prime à la casse

Arnaud Montebourg milite pour la création d’une prime à la conversion tandis que Delphine Batho, la ministre de l’Environnement, juge "incontournable" la hausse de la fiscalité sur le diesel.

Plusieurs camps s’affrontent au sein du gouvernement concernant l’avenir du diesel en France. S’il est largement admis que les véhicules les plus anciens polluent le plus, les avis divergent sur la marche à suivre pour améliorer la situation. Pour Arnaud Montebourg, la priorité est la création d’une "prime à la conversion", dans le but de réduire le nombre de véhicules diesel en France. Cette prime, encore mystérieuse, ressemble beaucoup à la prime à la casse du gouvernement précédent, même si le ministre du Redressement productif le conteste. Selon Le Figaro, la prime à la conversion serait à la fois "une mesure sociale et environnementale". Elle viserait à aider les ménages défavorisés propriétaires d'une voiture diesel à en acquérir une neuve… ou d'occasion récente, ce qui serait une innovation par rapport aux primes précédentes. Rien n’a été cependant dit concernant le fait que la mesure s'appliquerait aux véhicules de plus de 12 ans, qui représenteraient 27 % du parc. "Plus un diesel est antérieur à 2011, plus il est polluant", a rappelé le ministre. Mais pas question de mettre en place "une prime à la casse qui remplit les carnets de commandes des fabricants étrangers".

Pour Delphine Batho, la priorité est la hausse de la fiscalité sur le diesel : "Incontournable", a redit, hier, la ministre de l'Environnement, même si elle sera "progressive" et accompagnée de mesures pour atténuer ses conséquences sur le pouvoir d'achat. Au contraire, Arnaud Montebourg s'y oppose : "C'est un impôt sur des gens qui ont des problèmes de pouvoir d'achat", a-t-il dit. À Matignon, on indique seulement que la "convergence" des taxations essences et diesel est une "piste de travail". Aujourd'hui, le gazole est moins taxé (0,43 € par litre) que l'essence (0,61 € par litre). L'automobiliste s'y retrouve : 1,41 € le litre de gazole dans un moteur plus robuste, et qui consomme moins, contre 1,6215 le litre de sans-plomb 95. Or, en alignant la taxe du diesel sur celle de l'essence, l'État pourrait faire rentrer près de 7 milliards d'euros dans ses caisses, selon la Cour des comptes. Un argument de poids en période de disette budgétaire. Mais pour les automobilistes qui roulent au diesel (60 %), les agriculteurs et les routiers, ce serait de l'argent en moins dans les caisses et les porte-monnaies.

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