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Des épidémiologistes prédisent 85.000 morts en France suite au plan de déconfinement du gouvernement
©David NIVIERE / POOL / AFP

Seconde vague ?

Selon L’Opinion, des épidémiologistes ont fait des prévisions sur les choix et les scénarios du déconfinement. Le Premier ministre Edouard Philippe a dévoilé les mesures du gouvernement ce mardi. Dans le scénario le plus négatif, la crise du coronavirus pourrait entraîner 200.000 décès en France si les gestes barrières ne sont pas respectés après le 11 mai.

Alors que la phase de déconfinement va débuter le 11 mai prochain en France, le gouvernement a dévoilé ses principales mesures. Edouard Philippe multiplie les réunions (ce jeudi avec les partenaires sociaux) et Jérôme Salomon, le directeur de la Santé, doit dévoiler dans la soirée du 30 avril les cartes de l'Hexagone avec les points pour chaque région avec les couleurs vertes et rouges. Pour réussir la phase du déconfinement et limiter le nombre de nouvelles contaminations, la protection des publics fragiles sera la clé pour éviter un reconfinement.

Selon des informations de L’Opinion, les modélisations épidémiologiques sont relayées auprès de l’exécutif. L’une d’elles aurait circulé à Matignon dans la nuit précédant l’intervention d’Edouard Philippe. Ce document de synthèse de huit pages a été élaboré par Public Health Expertise, une société française spécialisée dans la modélisation des maladies, et une équipe d’épidémiologistes de l’AP-HP et de Columbia University spécialisée sur le Covid-19.

Cette note baptisée "Que donnera la stratégie actuelle du gouvernement ?" résume l’article scientifique "Lockdown exit strategies and risk for a second epidemic peak : a stochastic agent-based model of SARS-CoV-2 epidemic in France". 

Ce document étudie l’impact d’un déconfinement progressif à partir du 11 mai. Le taux d’immunisation collective évalué par l’Institut Pasteur (5,7 %) est pris en compte ainsi que la capacité augmentée de lits de réanimation en France (14.000 dont 12.675 dédiés au Covid). 

Selon les conclusions de cette étude, prolonger encore le confinement général n’apporterait pas de bénéfice sanitaire. Sans politique forte de gestes barrières, le bilan total du coronavirus pourrait atteindre 200.000 morts en France. Pour éviter que le nombre de morts dépasse les 30.000, il faudrait protéger toutes ces personnes vulnérables durant 38 semaines jusqu’au 8 février 2021.

D’après cette étude, l’efficacité du masque est confirmée. Si la population ne dispose pas de masques, la mortalité pourrait générer 165.000 morts, même avec les gestes barrières. Avec des masques, le bilan recule à 85.000 morts. Le modèle de l’AP-HP prédit malheureusement que les services de réanimation arriveraient là encore à saturation, malgré la stratégie "masques, tests, distanciation physique". Selon des informations de L’Opinion, "ce triptyque serait donc efficace, mais insuffisant à empêcher une deuxième vague épidémique".

Le troisième scénario étudié dans cette étude concerne le choix d’isoler les personnes les plus vulnérables. Les seniors et les personnes atteintes d’un handicap ou d’une maladie chronique seraient concernés pour un total de 17 millions d’habitants. Avec ce mécanisme strict, la courbe s’aplatit alors et la saturation hospitalière est évitée. Pour éviter que le nombre de morts dépasse les 30.000 décès, il faudrait protéger toutes ces personnes vulnérables durant 38 semaines jusqu’au 8 février 2021.  

Les épidémiologistes estiment dans cette étude que "la protection des personnes vulnérables est la clé pour préserver le système de santé et éviter un reconfinement".

Edouard Philippe, hésitant entre les recommandations du président de la République et les modélisations alarmistes des scientifiques, a évoqué un scénario alternatif qui risque de ne pas satisfaire les citoyens. Si les indicateurs ne sont "pas au rendez-vous", le déconfinement n’aura pas lieu le 11 mai, ou alors "plus strictement".

L'Opinion

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