Des élus du Rassemblement National demandent à Marine Le Pen de « dénazifier » les listes aux régionales alors que 51% des Français ne voient pas de « danger pour la démocratie » en cas de victoire du RN<!-- --> | Atlantico.fr
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La présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, lors d'une séance photo le 15 mai 2019 à l'Assemblée nationale.
La présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, lors d'une séance photo le 15 mai 2019 à l'Assemblée nationale.
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Dédiabolisation payante ?

Selon des informations de L’Express, les profils identitaires de certains candidats RN aux régionales et aux départementales irritent certains membres du parti. D’après un sondage de l’Ifop pour le JDD, la victoire du Rassemblement National aux régionales ne représente pas un « danger pour la démocratie » pour 51% des Français.

Alors que les sondages pour les élections régionales et départementales sont plutôt favorables pour les chances de victoires du Rassemblement National, Jean-Richard Sulzer, membre du Conseil national du parti, a incité Marine Le Pen à « dénazifier les rangs des éligibles RN pour les élections régionales ». Le conseiller régional des Hauts-de-France, associé à une petite délégation d'élus, s'insurge dans une lettre adressée à la présidente du Rassemblement National, selon des informations de L’Express. Ces membres du parti dénoncent et déplorent la présence de différents candidats, issus de mouvances identitaires, sur les listes du Rassemblement National pour les scrutins des 20 et 27 juin :   

« Nous sommes inquiets de la tournure que prennent les événements. Derrière cet épiphénomène se cache une prise en main des instances nationales du mouvement par une population Feldgrau. Des personnes nauséabondes, de Philippe Eymery (ndlr : Président du groupe RN au Conseil régional des Hauts-de-France) à Gilles Pennelle (ndlr : tête de liste du RN en Bretagne) en passant par Philippe Vardon (2e sur la liste du RN en Paca), sont rentrées dans les instances depuis le dernier congrès ».

Les élus ayant signé ce courrier attendent donc que Marine Le Pen écarte certaines personnalités politiques des listes électorales du Rassemblement National pour les scrutins de dimanche.

Ce mercredi, la Fondation Jean Jaurès a dévoilé une note, signée Jean-Yves Camus, Frédéric Potier et Victoria Geraut, qui dresse la liste de plusieurs personnalités investies par le parti, issues de groupuscules identitaires, auteures de publications racistes ou antisémites, ou condamnées pour des actes de violence.

Damien Rieu, ancien membre de Génération identitaire, a notamment été investi dans la Somme. En PACA, la note de la Fondation Jean Jaurès évoque aussi le cas de Philippe Vardon, ancien militant nationaliste et créateur du Bloc identitaire, aujourd'hui élu à Nice, directeur de campagne de Thierry Mariani et en 2e position sur la liste pour les régionales.

Dans les Hauts-de-France, le porte-parole du RN, Sébastien Chenu, aurait embauché, selon les informations de Politico, l'ancienne porte-parole de Génération identitaire dans son équipe de campagne.

La présence à des places éligibles de ces candidats, en opposition avec la stratégie de dédiabolisation menée par Marine Le Pen, suscite donc des réactions au sein du parti, selon des informations de L’Express. 

Selon un dernier sondage publié, ce mardi, par Le Figaro, Thierry Mariani serait gagnant en PACA quel que soit le cas de figure. Le parti de Marine Le Pen est annoncé en tête dans six régions.

Selon le politologue spécialiste de l'extrême-droite, Jean-Yves Camus, cité par la rédaction de L’Express, « le RN peut se permettre d'intégrer ce genre de profils sur ses listes, car cela n'a absolument aucune influence sur les intentions de vote. A ce stade, le parti de Marine Le Pen est tellement haut, et ses électeurs tellement focalisés sur la présidentielle, que cela n'a aucune incidence ».

Jean-Yves Camus estime que la présence de tels profils sur les listes du RN est, en revanche, révélatrice de la difficulté du parti à trouver des candidats pour les élections locales.

Dans un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche (JDD) dévoilé ce jeudi, 51% des sondés estiment qu’une victoire du RN lors des élections régionales ne représenterait pas un danger pour la démocratie, et ce peu importe le nombre de régions conquises.

22% des personnes interrogées pensent qu’il ne représente « pas du tout » un danger pour la démocratie. 29% considèrent que le Rassemblement National ne représente « plutôt pas » un danger.

Ce sondage a été mené mardi et mercredi auprès d’un échantillon de 1.000 personnes.

Parmi le 49% de personnes interrogées qui estiment qu’une victoire du RN aux régionales constituerait un danger pour la démocratie, 26% répondent « oui, tout à fait » et 23% « plutôt oui ». Les électeurs les plus préoccupés sont ceux d’Europe Ecologie les Verts et de La République en Marche (75% pour chacun), suivis par ceux du Parti socialiste (63%) et de La France insoumise (60%).

Reste à savoir quel sera le verdict dans les urnes lors des élections régionales et départementales le 20 et 27 juin. 

L'Express - Le JDD - Fondation-Jean-Jaurès - Sud-Ouest

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