D'une barre HLM à la Syrie, le parcours du djihadiste Mickaël Dos Santos

La présence d'un second Français sur la vidéo de propagande de l'Etat islamique a donc bien été confirmée par le parquet de Paris. La justice suspectait bien la présence d'un autre ressortissant, aux côtés de Maxime Hauchard sans pouvoir la confirmer. Suite aux informations de France 2, confirmées par la suite par le procureur, on peut désormais mettre un nom se ce jeune homme de 22 ans. Il s'agit de Mickaël Dos Santos, originaire de Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne.

Fils d'immigrés portugais venus travailler en France, sa mère est femme de ménage et son père maçon. Ils habitent dans une barre HLM avec les petits frères de Mickaël.

Issu d'une famille catholique pratiquante, Mickaël Dos Santos s'est converti à l'Islam, comme Maxime Hauchard, avant de partir pour la Syrie en août 2013 avec une dizaine d'autres personnes.

VIDEO. Mickaël Dos Santos identifié par sa mère sur la vidéo de l'Etat islamique http://t.co/k5Bd22Vpp3pic.twitter.com/VA6SjfoxwL

— ActuDirect (@ActuDirect) 19 Novembre 2014

Contactée par Le Monde, sa grand-mère raconte le départ. "Nous devions tous partir au Portugal, comme tous les étés, avec ses parents et ses deux petits frères. Mais il n’a pas voulu nous suivre. Il est resté seul à Champigny. Et c’est là que nous avons appris qu’il était parti en Syrie."

Auparavant, le jeune homme était un garçon comme les autres. "A 16 ans, Il était en BEP peinture", raconte une ancienne petite amie. "C’était un petit jeune fashion, qui se la pétait un peu. Il adorait la tektonik, et postait même des vidéos de ses tours de danse sur YouTube." C'est par la suite qu'elle a observé le changement. "Entre février et mai 2009, il a fait un stage en entreprise avec un ami musulman modéré. Il s’est mis d’un coup à parler du Coran, des sourates. De plus en plus souvent. Un jour, c’était en mai, il m’a annoncé qu’il voulait se convertir. Il m’a demandé de porter le voile et de quitter l’école. C’est là qu’on s’est séparé. Il s’est converti une semaine après notre séparation."

La radicalisation s'est ensuite faite rapidement au grand regret de sa grand-mère. "Il était si gentil, si gentil, ils ont dû le droguer pour qu’il devienne comme ça. Il était catholique, il a fait le catéchisme, je ne sais pas comment ils lui ont tourné la tête."