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Covid-19 : les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France relancent la théorie de la libération du virus en laboratoire en Chine
©JOHANNES EISELE / AFP

Aux origines du mal

Le président Donald Trump a déclaré que le gouvernement américain examinait des informations non vérifiées selon lesquelles le virus s'était échappé d'un laboratoire. Emmanuel Macron dans une interview au Financial Times évoque aussi des zones d’ombres sur l’origine du virus.

Alors que les pays du monde entier luttent contre le coronavirus, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France viennent de relancer les accusations envers la Chine sur les origines du virus. Selon des informations de la BBC et du Washington Post, les autorités américaines montrent que les responsables américains étaient préoccupés par la biosécurité dans un laboratoire de détection de virus à Wuhan, en Chine. Le laboratoire est situé dans la même ville où l'épidémie de coronavirus a éclaté.

Le président Donald Trump a déclaré que le gouvernement américain examinait des informations non vérifiées selon lesquelles le virus s'était échappé d'un laboratoire.

Selon le Washington Post, en 2018, des scientifiques américains ont été envoyés à plusieurs reprises dans un centre de recherche chinois. Les autorités auraient alors transmis deux avertissements à Washington sur la sécurité insuffisante du laboratoire. Selon ces missives, les responsables amérciains s'inquiétaient des faiblesses en matière de sécurité et de gestion à l'Institut de virologie de Wuhan (WIV). Les émissaires américains redoutaient, selon des informations du Washington Post et de la BBC, que les recherches du laboratoire sur les coronavirus liés aux chauves-souris ne provoquent une potentielle nouvelle pandémie similaire au Sras. 

Ces informations seraient à l’origine de discussions récentes au sein du gouvernement américain sur la question de savoir si le laboratoire en question ou un autre site de recherche scientifique à Wuhan aurait pu être la source du virus derrière la pandémie actuelle.

L'épidémie a été révélée à la fin de l'année 2019 lorsque les premiers cas liés à un marché alimentaire à Wuhan ont été révélés. 

De nombreuses théories sur Internet, non vérifiées, ont été dévoilées sur les origines du virus (dont la piste de l’hypothèse du laboratoire fait partie). Il n'y a aucune preuve que le virus Sars-CoV-2 (qui provoque le Covid-19) ait été libéré accidentellement ou intentionnellement d'un laboratoire. Les laboratoires qui étudient les virus et les bactéries suivent des protocoles de sécurité et un système de biosécurité très stricts et très élevés.

Une autre théorie en ligne, devenue virale en janvier, évoquait le fait que le virus ait pu être conçu dans un laboratoire comme une arme biologique. Cette allégation a été rejetée à plusieurs reprises par des scientifiques. Des études ont depuis montré que le virus avait été véhiculé et provenait d’animaux, très probablement les chauves-souris ou les pangolins.

Il n'y a actuellement aucune preuve qu'un institut de recherche à Wuhan soit à l'origine de Sars-CoV-2.

Le climat de suspicion est également alimenté par les difficultés de dresser un bilan complet des cas et du nombre de morts réels des suites du coronavirus en Asie, en Europe ou en France face aux cas asymptomatiques du coronavirus et face à l’absence d’une généralisation des tests au Covid-19. 

Les "disparitions" et les arrestations des lanceurs d’alerte, des médecins ayant traité et découvert les premiers cas de coronavirus en Chine ont également soulevé des interrogations et un climat de suspicion auprès de la communauté internationale.  

Jeudi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a évoqué ce sujet sensible lors d'une conférence de presse, déclarant aux journalistes que les responsables de l'Organisation mondiale de la santé "ont déclaré à plusieurs reprises qu'il n'y avait aucune preuve que le nouveau coronavirus a été créé dans un laboratoire".

Le président Donald Trump a déclaré que le gouvernement américain enquêtait sur la théorie du laboratoire. La Chine a été accusée à plusieurs reprises de manquer de transparence au tout début de l'épidémie, et le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a déclaré que Pékin "devait clarifier" ce qu'il savait.

Le Royaume-Uni souhaite également que la Chine réponde, à l’issue de la crise, à des "questions difficiles sur l'apparition du virus, et pourquoi il n'a pas été stoppé plus tôt".

Le chef de l’Etat français Emmanuel Macron a aussi évoqué dans une interview au Financial Times les zones d'ombre dans la gestion de l'épidémie de coronavirus par la Chine. 

Selon le président français, il y a "manifestement des choses qui se sont passées qu'on ne sait pas" :

"N'ayons pas une espèce de naïveté qui consiste à dire que [la gestion de l'épidémie par la Chine], c'est beaucoup plus fort. On ne sait pas. Et même, il y a manifestement des choses qui se sont passées qu'on ne sait pas".

Face à cette guerre des mots et ces multiples accusations entre les pays, le travail scientifique minutieux pour retracer l'origine du virus se poursuit.

La Chine pourrait fournir de nouveaux éléments dans les semaines et les mois à venir. 

Pour découvrir l'analyse de Natalie Maroun, publiée sur Atlantico, sur ce sujet sensible de la théorie du laboratoire et des origines du virus, cliquez ICI

Pour retrouvez l'analyse scientifique du Dr Stéphane Gayet sur le Covid-19 lors de son apparition en décembre et en janvier dernier, retrouvez ces deux articles sur Atlantico : 

ARTICLE 1 - cliquez ICI

ARTICLE 2 - cliquez ICI

BBC

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