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Congrès des maires de France : Jean-Marc Ayrault sous pression, l'UMP à l'affût
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Haute tension

12 000 maires sont attendus à partir de mardi à Paris pour assister au 96e congrès des maires. François Hollande sera absent. Le climat promet d'être tendu.

"Les maires sont aujourd'hui préoccupés par les questions institutionnelles, financières et par la perception qu'ils ont du rôle de l'État. (...) Ils ont le sentiment que l'État ne leur fait pas suffisamment confiance". La phrase est de Jacques Pélissard, président de l'Association des maires de France, lors d'une interview au Figaro. A la veille de l'ouverture du 96e congrès des maires, les représentants de l'Etat ont le "blues" et ils ont bien l'attention de l'exprimer à Jean-Marc Ayrault. En l'absence de François Hollande, le Premier ministre va donc affronter la grogne des maires. Il ne sera pas seul puisque neuf membres du gouvernement seront à ses côtés.

"C'est important que l'on montre aux maires qu'on les comprend" assure en off un conseiller d'un ministre. Car à quelques mois des élections municipales, c'est une fronde de plus que va devoir gérer l’exécutif. Les dossiers "chauds" ne vont pas manquer lors de ce congrès et principalement celui des rythmes scolaires. La réforme de Vincent Peillon fait toujours autant débat à l'heure où seulement 4 000 communes l'ont adopté. "Les maires sont inquiets de cette réforme. Ils ont peur d'avoir du mal à trouver des animateurs ou les locaux nécessaires pour les activités périscolaires. Ils sont tendus vers l'intérêt de l'enfant, mais préoccupés par les récits des communes qui ont déjà mis en œuvre la semaine de quatre jours et demi en 2013, et qui parlent d'enfants fatigués par les nouveaux rythmes" expliquait Jacques Pélissard ce lundi. Une réforme qui va coûter cher aux municipalités, "l'AMF a chiffré le coût médian à 150 euros par an et par élève" indiquait encore le président de l'Association.

Un constat partagé par de nombreux maires et personnalités politiques, principalement d'opposition. "La réforme est bonne mais mal pilotée. Le gouvernement a pêché par excès de confiance et a négligé les maires" a, par exemple, soutenu Luc Chatel, ce lundi sur RTL. Même son de cloche chez Christian Jacob. "La position de Mr Peillon est irresponsable et mène une politique qui n'est en rien satisfaisante" a jugé le chef de file des députés UMP ce lundi matin au micro d'Europe 1.

Au Congrès des maires de France, les doléances risquent d'être nombreuses. Jean-Marc Ayrault doit s'y préparer. En effet, au-delà de l'épineuse question de la réforme des rythmes scolaires, le Premier ministre devra également aborder d'autres thèmes embarrassants comme les plans locaux d'urbanisme, les dotations d'Etats ou encore les deux milliards de charges nouvelles qui grèveront le budget des communes (revalorisation de salaires de fonctionnaires territoriaux, hausse de cotisations...). Résultat, "une contrainte financière sans précédent" explique André Laignel (PS), numéro 2 de l'AMF. Le climat de ce congrès promet donc d'être quelque peu tendu même si certains tentent de calmer le jeu. "On n'a pas acheté un stock de bonnets rouges", rassure André Rossinot (UDI), secrétaire général de l'AMF. 

Des tensions qui pourraient profiter à l'UMP. Jean-François Copé espère bien profiter de ce rassemblement "pour prêcher la bonne parole". Le président du parti d'opposition souhaite organiser un déjeuner pour échanger avec 400 à 500 maires. Une "sorte de réunion de travail" dit-on à l'UMP, avant la grande échéance électorale des municipales en mars prochain. La gauche en est d'ailleurs consciente. "L’opposition va bien organiser les travées du congrès et c’est de bonne guerre", a témoigné au Figaro un élu socialiste.

Le 96e congrès des maires risque donc d'être animé, aussi bien pour Jean-Marc Ayrault que pour Jean-François Copé. L'occasion de rassurer ou de séduire est trop belle. Il faudra la saisir.

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