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Charlie Hebdo : rescapé de la fusillade, le dessinateur Riss livre son témoignage
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Récit

Il dirigeait la rédaction de l'hebdomadaire satirique avec Charb depuis 2009. Blessé au bras lors de l'attentat contre sa rédaction, le dessinateur de 48 ans a dévoilé ses souvenirs des attentats dans les colonnes du "Monde".

Le dessinateur Riss (Laurent Sourisseau) était présent lors de la fusillade à la rédaction de Charlie Hebdo. Il s’est confié au journal Le Monde à la veille de sa sortie de l’hôpital. 

"On était en conférence de rédaction. On discutait. Et puis on a entendu une première détonation, dont on n’a pas bien identifié l’origine. J’ai cru au début que c’était un radiateur qu’on venait d’installer et qui explosait… Et puis, deux autres coups et là, cela a fait très bizarre dans la salle de rédaction. Tout le monde s’est levé, d’un seul coup. Tout le monde a compris que ce n’était pas normal" explique le dessinateur, qui dirigeait la rédaction de Charlie Hebdo avec Charb depuis 2009.

"Et à cet instant, la porte s’est ouverte, un type en noir a surgi avec une mitraillette. Il s’est retrouvé nez à nez avec Charb. Et là, j’ai vu que les autres autour de moi essayaient de regarder à droite et à gauche, peut-être pour trouver une porte de sortie. Ils étaient debout. Moi, je me suis jeté par terre, face contre terre. Et à partir de ce moment-là je n’ai plus entendu que des sons. Et les sons en question, c’étaient des coups de feu. Pas de cris, pas de hurlements. Juste des coups de feu." explique-t-il.

Evoquant sa blessure par balle, le dessinateur revient sur ses angoisses et son état d’esprit depuis le jour de la fusillade :

"Moi, j’ai fait le mort, si on peut dire (…) J’ai pris une balle dans l’épaule mais je pense qu’il s’est surtout attardé sur ceux qui étaient debout. Ce qui était impressionnant, c’est qu’il y avait du silence. A part Nicolino, personne ne gémissait. Donc cela voulait dire que tous les autres étaient morts. Après, j’ai entendu des coups de feu mais dans la rue. J’ai compris qu’ils étaient sortis et que la fusillade se poursuivait dehors mais je continuais à ne pas bouger parce que je me demandais s’il n’y en avait pas un qui était encore là, peut-être à attendre de nous piéger, de voir qui était rescapé et de nous achever. Ce dont j’avais peur, c’était qu’on nous achève".

Riss affirme enfin sa volonté de "réinventer le journal", et estime que "c’est la dynamique collective qui donnera la direction". "Il faut transformer cette épreuve en quelque chose de créatif. Ce n’est pas évident..." juge-t-il également. 

Lu sur Le Monde

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