Célibat des prêtres : 26 compagnes de religieux écrivent au pape François

Elles veulent vivre leur amour au grand jour. 26 compagnes de prêtres ont demandé audience au pape François. "On connaît mal les souffrances auxquelles est soumise une femme qui partage avec un prêtre l'expérience de l'amour. Nous souhaitons déposer avec humilité notre souffrance à tes pieds afin que quelque chose puisse changer ; pas seulement pour nous, mais également pour toute l'Église", lui ont-elles écrit. 

Dans cette lettre, ces femmes expliquent les deux options qui s'offrent à elles quand elles entament une relation amoureuse avec un prêtre : rompre, ce qui provoque "une cicatrice à vie pour les deux personnes" ou vivre dans le mensonge. Auquel cas : "nous attend une vie de dissimulation, avec la frustration d'un amour incomplet qui ne peut espérer la naissance d'un enfant. C'est une solution hypocrite, mais qui s'impose souvent en raison de l'impossibilité de mettre fin à un amour qui est pourtant né sous le signe du Seigneur." Ces femmes assurent ne pas se battre seulement pour elles mais aussi pour l'Église. En effet, "Un prêtre qui n'est contraint à renoncer ni à l'amour conjugal ni à sa vocation prêtera service à la communauté avec un plus grand enthousiasme et sera supporté par une épouse et des enfants."

Pour l'heure, le pape François ne s'est jamais prononcé pour le mariage des prêtres. "Pour l'instant, on maintient la discipline du célibat", a-t-il rédigé dans son livre d'entretiens avec le rabbin Abraham Skorka Sur la terre comme au ciel. Toutefois, il a ajouté : "C'est un thème objet de discussion. Avec pragmatisme, on pourrait dire que cela nous fait perdre de la main-d'oeuvre. Si l'Église occidentale devait revoir le thème du célibat, elle le ferait pour des raisons culturelles, mais pas comme une option universelle." Car depuis une cinquantaine d'années, pas moins de 100 000 prêtres ont tourné le dos à l'Eglise par amour pour une femme. 

L'obligation du célibat pour les prêtres n'a été instaurée que durant le concile de Trente (1545 -1563) par la volonté de Paul III, qui était lui-même père de quatre enfants. Cette règle s'est mise en place afin de mettre un terme aux problèmes héréditaires posés par les descendants des évêques.