Pour le président français, qui avait décrété mardi devant le Parlement européen "faire des économies oui, affaiblir l'économie, non", l'objectif a été tenu : "960 milliards d'euros était sans doute la fourchette la plus haute qu'il était possible d'atteindre", a-t-il plaidé à propos de l'engagement budgétaire de l'UE pour les sept prochaines années. Concernant la Politique agricole commune (PAC), il a reconnu une "diminution de sa part dans le budget". "Mais elle a été pour l'essentiel préservée", et les agriculteurs français, qui en sont les premiers bénéficiaires, sont selon lui parmi les mieux servis.
Léger avantage sur Cameron, en retrait de Merkel
Quant à la rubrique de la croissance, priorité qu'il avait voulu mettre au cœur de la politique européenne, elle "augmente de 40%" par rapport à l'exercice pluriannuel précédent. Il reste que cette enveloppe perd 40 milliards par rapport aux demandes initiales de la Commission européenne. François Hollande a aussi mis en exergue l'augmentation des crédits pour "la recherche et l'innovation", et la préservation des aides aux Européens les plus démunis. Le chef de l'Etat français s'est aussi appliqué à démontrer qu'entre le Premier ministre britannique David Cameron, qui a imposé sa vision d'un budget d'austérité, et lui, il n'y avait ni gagnant ni perdant. "Nous avons fait en sorte de défendre nos points de vue et de préserver un certain nombre de situation "chèque britannique" d'un côté, "PAC" de l'autre", a-t-il argumenté.
Il s'est même attribué un léger avantage, au prix de quelques exercices comptables. Dans les crédits de paiement, c'est-à-dire les dépenses effectives pour les sept prochaines années, "les Britanniques voulaient moins de 900 milliards" tandis que "la France pensait qu'avec 913 milliards, nous pouvions avoir un volume suffisant". Le montant final est de 908 milliards d'euros. "Chacun dira qui a fait le pas le plus grand", a glissé le président de la République. Quant à la chancelière Angela Merkel, avec laquelle il a du mal à trouver des positions communes, il l'a qualifiée "d'arbitre salutaire" qui a su "favoriser autant qu'il a été possible l'accord". Reste que dans ce jeu à trois, le couple franco-allemand a montré de nouveau de sérieux signes de faiblesses, Mme Merkel étant l'alliée objective de M. Cameron contre les largesses budgétaires. François Hollande ne peut pas être vainqueur à tous les coups.
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