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Brexit : "Organiser un référendum aujourd’hui en France serait totalement irresponsable" affirme Alain Juppé
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Risque

Le maire de Bordeaux, et actuel favori de la prochaine présidentielle, a été longuement interrogé par Le Monde sur les questions européennes.

Sa réaction au Brexit : "C’est un choc. Plus rien ne sera désormais comme avant (…) ce serait une erreur stratégique de continuer à vingt-sept comme on le faisait à vingt-huit, ce serait se voiler la face sur la réalité de la situation en Europe."

Le risque d'effet domino : "En France, si on additionne les extrêmes, on pourrait avoir une majorité antieuropéenne. Le fossé entre pro et anti-européens est en passe de se substituer au clivage droite-gauche. Cette situation nous oblige à réinventer l’Europe et à écrire une nouvelle page de son histoire. Les institutions ne doivent pas tuer l’idéal européen. Je me battrai pour cet idéal."

Un référendum en France : "Organiser un référendum aujourd’hui en France serait totalement irresponsable. En revanche, les peuples européens ont le sentiment que la construction européenne s’est faite sans eux. Ce sentiment fait partie du rejet actuel. Il faudra un référendum, non pas seulement en France, mais dans tous les pays concernés, à un certain stade de la reconstruction de l’Europe (…) Je ne suis pas contre un référendum – ce serait paradoxal pour un gaulliste – mais je pense qu’une telle consultation populaire se prépare. Il y a des moments historiques où les hommes d’Etat ne sont pas faits pour suivre l’opinion. Ils sont là pour guider.

La négociation avec le Royaume-Uni : "Il faut que le retrait soit rapide et il n’est pas question de renégocier je ne sais quel arrangement complémentaire. Les Britanniques ne peuvent pas continuer avec à la fois un pied dehors et un pied dedans."

La responsabilité de François Hollande : "La France de François Hollande n’est une référence pour personne. Au Parlement européen, nous ne pesons plus, et dans les instances communautaires et les services de la Commission de Bruxelles, nous n’avons plus les postes-clés que nous occupions par le passé."

L'adhésion de la Turquie : "Il faut dire stop à l’élargissement ! Faute de fondations solides, la maison européenne est délabrée. Rajouter un étage par-dessus, c’est précipiter l’effondrement. Il faut faire comprendre à la Turquie que nous n’avons plus l’intention de poursuivre les négociations d’adhésion."

L'avenir de l'Union européenne : "Il faut redéfinir les périmètres des compétences car les institutions européennes ne peuvent pas continuer à produire autant de normes et de lois. Le principe de subsidiarité doit – enfin ! – s’appliquer en redéfinissant le périmètre entre l’UE, qui doit s’occuper de l’essentiel, et les Etats, qui doivent reprendre la main. Troisième idée : il faut relancer la zone euro avec davantage de convergence fiscale et sociale mais aussi grâce à un grand plan d’investissements d’avenir, ciblé sur l’innovation et la transition numérique. Il faudra aussi renégocier un accord sur les frontières – car Schengen ne fonctionne plus – en posant à nos partenaires une question de confiance : qui veut vraiment contrôler les frontières et est prêt à contribuer à un corps de gardes-frontières européen ? (…) La défense française restera nationale et une armée européenne n’est pas pour demain, mais nous pouvons mutualiser nos moyens et coopérer avec cinq ou six pays européens dans le secteur de la défense, notamment dans les secteurs industriels et technologiques.

Lu sur Le Monde

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