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Ces banques américaines qui prêtent à nouveau à des emprunteurs tout juste solvables
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Subprimes, le retour

La confiance semble bien vite revenue aux États-Unis. Certaines banques de crédit repartent déjà à la chasse de clients contre lesquels elles étaient en procès, quelques semaines auparavant.

Abattus par la crise financière, et parfois criblés de dettes, ils sont nombreux à ne plus avoir accès au crédit traditionnel aux Etats-Unis. Il semblerait pourtant que la méfiance laisse place de nouveau à un climat de confiance de la part des banques de crédit. C'est en tout cas ce que laissent à penser certaines institutions financières telles que Capital One ou GM Financial, qui commencent à se remettre de leurs pertes et qui en profitent pour repartir à la chasse aux "laissés pour compte" du crédit. Regagner la confiance des emprunteurs déchus. Mais qui sont les vrais payeurs ?

Capital One est l'un de ceux qui font la cour aux emprunteurs, même à ceux qui sortent tout juste de la faillite. Lorsque la porte-parole de Capital One, Pam Girardo, est interrogée sur la stratégie de son groupe par le New York Times, elle s’explique : "Nous voulons fournir un accès raisonnable au crédit avec des gardes-fous, pour s'assurer que les consommateurs restent sur la bonne voie". Ce n’est pas tout à fait la version de Shauna Ames, 41 ans, qui rapporte au NYT avoir reçu une offre pour une carte de crédit de la part de la société. Sauf qu’elle sort tout juste d’un procès avec Capital One, contre qui elle a perdu l’an dernier, alors qu’elle croulait sous 5 485 dollars de dettes. "Je ne peux toujours pas y croire", affirme-t-elle dans le journal américain. Pourtant  la banque en question affirme ne pas solliciter les clients contre qui elle a intenté une action en justice. "Nous croyons que nous pouvons établir des relations à long terme avec des produits fondés sur la réussite des consommateurs", répond quant à elle Pam Girardo.

Des banquiers inconscients ou vicieux ?

Une chose est claire : les banques ne lésinent pas sur la publicité, comme le note Synovate, une entreprise d'études de marché. Certains élaborent même des cartes de crédit spécialement à destination des emprunteurs endettés. L'an dernier, Capital One a introduit une carte de crédit permettant d'abaisser son taux d'intérêt  après la première année de remboursement.

Dans le même temps, le marché des prêts-auto repart. L'année dernière, les investisseurs ont obtenu 11,7 milliards de dollars de fonds dans ce secteur, contre 2,17 milliards de dollars en 2008. Aujourd’hui, les organismes de prêt vendent 30% de leurs produits sur les cartes de crédit, soit 60% de moins qu’avant la crise financière, affirme Standard & Poor 's.

Alors que pour certains économistes l'augmentation des prêts est un signe d'amélioration de l'économie, les associations de consommateurs s'inquiètent de voir les institutions financières s'attaquer de nouveau aux emprunteurs les plus vulnérables et souvent accrocs au crédit. 

Après la rigueur, l’ouverture donc, mais à quel prix pour les banques de crédit et pour les investisseurs ? Pour le moment on peut peut-être s’en tenir à cette observation de Michael Binz, un directeur général de S&P : " Il s'agit d'un relâchement normal des normes de crédit parce que les banques pensent qu'ils peuvent se développer à nouveau". En tout cas à la question que tout le monde se pose, à savoir si on ne risque pas de retomber dans le cercle vicieux des subprimes, le NYT ne répond pas.

Lu sur The New York Times

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