Assemblée nationale : retrouvez les principales annonces du discours de politique générale d'Elisabeth Borne<!-- --> | Atlantico.fr
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Elisabeth Borne a prononcé son discours de politique générale devant les députés à l'Assemblée nationale.
Elisabeth Borne a prononcé son discours de politique générale devant les députés à l'Assemblée nationale.
©BERTRAND GUAY / AFP

Feuille de route politique

La Première ministre s'est exprimée devant les députés ce mercredi après-midi. Elisabeth Borne n'a pas engagé la responsabilité de son gouvernement, en ne se soumettant pas à un vote de confiance après son intervention. Elle a présenté la feuille de route politique du nouveau gouvernement.

Deux jours après le remaniement, Elisabeth Borne a prononcé son discours de politique générale. Alors que l'exécutif ne dispose que d'une majorité relative, la Première ministre a donc officiellement passé son “baptême du feu politique”, comme le précise la rédaction du Figaro

Son discours n'a pas été suivi d'un vote de confiance, qui risquait d'être rejeté. Une motion de défiance a été déposée par la Nupes. Elle n'a cependant aucune chance d'être adoptée, Les Républicains et le Rassemblement National ayant annoncé leur intention de s'abstenir.

Elisabeth Borne souhaite éviter “l'immobilisme”, alors qu'une “nouvelle page de notre histoire politique s'ouvre”. La Première ministre a appelé les oppositions à “bâtir ensemble” des compromis sur “chaque texte”.

Selon la chef du gouvernement, “le compromis, ce n'est pas se compromettre, c'est accepter chacun de faire un pas vers l'autre (...) (sans) jamais rompre le fil du dialogu. Cela ne signifie nullement l'effacement de nos différences ou le renoncement à nos convictions. (...) L'heure n'est pas à nous compter mais à nous parler”.

Selon elle, “une majorité relative n'est pas et ne sera pas le synonyme d'une action relative”, pas plus que “le signe de l'impuissance”.

Elle souhaite laisser davantage de “marges de manœuvre dans nos territoires” en menant “chaque réforme en lien avec les organisations syndicales et patronales”. 

La commission transpartisane, dédiée à l'avenir des institutions et souhaitée par Emmanuel Macron, débutera à la rentrée.

Face à la dégradation des indicateurs économiques, le gouvernement entend agir rapidement pour le pouvoir d’achat des Français : 

“Notre premier défi, c'est de répondre à l'urgence du pouvoir d'achat”.

Elle a rappelé que des “mesures concrètes, rapides et efficaces” sont déjà à l'étude, comme la prolongation du bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l'électricité, l'augmentation “des revenus du travail” et le triplement de la “prime pouvoir d'achat”. 

La “solidarité à la source” et la régulation de l'accès au logement - en “plafonnant la hausse des loyers” - s'inscrivent dans cette logique. 

Elisabeth Borne a confirmé qu’il n’y aura pas de hausses d’impôts : 

“Nous devons cesser de croire qu'à chaque défi la solution est une taxe”.

La Première ministre a aussi exposé sa vision de la réforme des retraites lors de son discours. 

“Pour la prospérité de notre pays et la pérennité de notre système par répartition, pour bâtir de nouveaux progrès sociaux, pour qu'aucun retraité avec une carrière complète n'ait une pension inférieure à 1100 euros par mois, pour sortir de la situation où un même métier ne garantit pas la même retraite... Oui, nous devrons travailler progressivement un peu plus longtemps”.

Elle a assuré toutefois qu'aucun projet de loi n'était déjà sur la table. Elle a promis que la rédaction du texte serait “menée dans la concertation avec les partenaires sociaux”, et “en associant les parlementaires le plus en amont possible”.

Sur le front de l’économie, le plein emploi “est à notre portée” car “la moitié” du chemin a déjà été faite. L'exécutif vise la sortie “du cercle vicieux du chômage de masse” et l'accès au “plein-emploi”. 

Cela suppose désormais “d'améliorer les conditions de travail”, “d'œuvrer à l'attractivité des métier”, de “ramener vers l'emploi celles et ceux qui sont les plus éloignés du marché du travail”, et de mieux accompagner les chômeurs. 

Le gouvernement souhaite notamment rétablir “un équilibre entre les droits et les devoirs” quant aux allocations versées aux demandeurs d'emploi. Si cet objectif est atteint, le plein-emploi “créera (alors) de la richesse” et “financer(a) notre modèle social”.

Sur le front sécuritaire, la Première ministre estime qu'il “ne doit pas y avoir de zones blanches de la sécurité” en France. 

L'exécutif souhaite “doubler le temps de présence des forces de l'ordre sur le terrain d'ici 2030 (...) grâce (à des) recrutements, en allégeant les procédures, en les modernisant”. 

Selon la Première ministre, la réponse à l'insécurité, “c'est aussi l'efficacité de la justice”. Elle a notamment évoqué le recrutement de 8500 magistrats et personnels de justice supplémentaires, “pour une justice plus proche, pour réduire les délais et permettre aux juges de se concentrer sur leur mission fondamentale”. 

Elisabeth Borne estime que le gouvernement doit “mieux les associer à la transformation de l'école”. Le gouvernement s'est engagé donc à revaloriser leurs salaires et à “construire avec eux les évolutions de leur profession”. Il serait toutefois “illusoire de croire que les solutions seraient identiques partout”.

Face à “l'urgence climatique”, elle assure vouloir mener “la révolution écologique” avec des “réponses radicales”.

Elisabeth Borne a affirmé que, “ensemble, nous gagnerons la bataille du climat” : 

“Nous engagerons des transformations radicales dans les manières de produire, de nous loger, de nous déplacer, de consommer”. 

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la Première ministre a évoqué le projet d’un mix énergétique “équilibré” avec “le déploiement des énergies renouvelables” et “l'investissement” dans le nucléaire. 

Elisabeth Borne a réaffirmé son soutien à la filière nucléaire, qui doit permettre de décarboner la production électrique. La première ministre a confirmé que le gouvernement souhaitait “détenir 100% du capital d'EDF”, afin d'assurer la souveraineté énergétique de la France, de “reprendre la pleine maîtrise de la production d'électricité et de sa performance”.

Lors de son discours, Elisabeth Borne a évoqué l'allocation adulte handicapé, dont le calcul actuel crée des “double-dépendances” pour certaines personnes concernées. La Première ministre a promis “une réforme en profondeur” : 

“Nous partirons du principe de la déconjugalisation. C'est une question de dignité et une avancée très attendue”.

La Première ministre a également évoqué dans son discours son expérience en tant que préfète et a indiqué qu'elle souhaitait aussi tendre la main à la société civilie lors de son mandat. 

Reste à savoir si le discours d’Elisabeth Borne aura convaincu la majorité, les oppositions et les Français. Elisabeth Borne s’est engagée à ne “jamais rompre le fil du dialogue avec les groupes parlementaires”.

Le Figaro

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