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Américains et talibans pourraient négocier la paix
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Les talibans vont ouvrir un bureau politique au Qatar, qui pourrait être le prélude de discussions visant à mettre un terme à la guerre en Afghanistan.

C’est une avancée politique majeure, la plus conséquente en dix ans de conflit. Les talibans ont annoncé mardi qu’ils s’apprêtaient à ouvrir un bureau politique au Qatar. Celui-ci se présenterait comme un geste de bonne volonté afin d’entamer des discussions en vue de la signature d’un armistice voire d’un accord de paix "avec la communauté internationale" selon les propres mots des talibans. Ce bureau serait, dans ce but, un interlocuteur privilégié.

Un geste qui ne sera pas sans contrepartie. Les Américains réfléchissent, mais auraient donné un accord de principe, pour libérer des responsables talibans incarcérés à Guantanamo, parmi lesquels le Mollah Khair Khowa, ancien ministre de l’Intérieur et Noorullah Noori, un ancien gouverneur régional. Les talibans demandent aussi la libération du Mollah Fazl Akhund, à laquelle Washington serait moins encline. Les talibans détiennent un seul soldat américain, Bowe Bergdahl, mais rien n’assure qu’il soit rendu à son pays. 

En réalité, les Occidentaux essayent de mettre en place des négociations avec les talibans depuis assez longtemps. Des contacts secrets ont été établis en Allemagne et dans le Golfe, mais ont toujours fait face à des obstacles politiques divers.

Une étape semble avoir été franchie. Selon Michael Semple, un ancien émissaire de l'Union européenne en Afghnanistan qui était en contact avec les talibans "après une longue phase sans progrès", les négociations pourraient entrer dans une nouvelle dimension. Notamment parce que cette fois, le chef reclu des talibans, le Molllah Omar, semble avoir donné son accord.  

Le professeur de relations internationales Vali Nasr estime pour sa part que si les talibans n’avaient pas pris cette décision d’ouvrir un bureau politique, "l’idée d’une réconciliation aurait été complètement terminée. Le bureau du Qatar est comme si les talibans formaient un Sinn Fein", estime-t-il, en référence à la branche politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). 

La date d’ouverture du bureau n’est pas encore définie. De même que le rôle du gouvernement afghan, qui n’a accepté la création du bureau qu’à la condition de diriger les négociations, qui concernent l’avenir du pays.  Reste que le porte-parole des talibans a déclaré ne vouloir parler qu’avec les Américains. Mais si ces points sont réglés, le conflit afghan pourrait peut-être trouver une issue inespérée. 

Lu sur The Guardian

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