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Affaire des primes : Claude Guéant s'est justifié ce jeudi d'avoir puisé dans les frais d'enquête de la police
©Reuters

A la barre

L'ex ministre de l’intérieur et l'ancien directeur de la police Michel Gaudin ont précisé jeudi leurs axes de défense au procès des primes en liquide du ministère de l'Intérieur.

L’ancien ministre de l’intérieur est jugé depuis lundi avec quatre autres prévenus dans l’affaire des primes qu’ils ont perçues de 2002 à 2004, du temps où M. Guéant était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur. Claude Guéant est soupçonné de s’être fait remettre durant cette période 210 000 euros issus de fonds de la police "à des seules fins d’enrichissement personnel".

"Nous avons fait avec Claude Guéant des travaux considérables, dans le sens, notamment, d'une moralisation de l'utilisation des deniers publics", a expliqué au tribunal Michel Gaudin, ce jeudi. L'ancien directeur général de la police nationale (DGPN) répond de détournement de 210.000 euros de fonds publics entre 2002 et 2004. M. Guéant, à l'époque directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, de complicité et de recel. Trois autres anciens membres du cabinet sont aussi poursuivis pour recel. Pour le parquet, les prévenus ont indûment ponctionné la caisse des "frais d'enquête et de surveillance" (FES).

"La matérialité des faits n'est pas contestée par les prévenus. Elle résulte des aveux des intéressés", a rappelé la présidente Bénédicte de Perthuis en début d'audience. M. Guéant a gardé pour lui quelque 5 000 euros par mois, avec lesquels il a acheté, entre autres, de l'électroménager. "C'était mon supérieur hiérarchique, justifie M. Gaudin. Il me demandait des fonds, je les débloquais sans savoir leur destination."

L'ex-directeur de cabinet du ministre Nicolas Sarkozy faisait allusion aux Indemnités de sujétions particulières (ISP) mises en place en 2002 par l'ancien Premier ministre Lionel Jospin pour compenser les primes de cabinet jusqu'alors financées par les fonds spéciaux de Matignon, supprimés en 2001. A l'audience, Claude Guéant a expliqué qu'avant la réforme, les primes de cabinet au ministère de l'Intérieur étaient alimentées à la fois par les fonds spéciaux et par les FES et que la mise en place des ISP n'avait pas compensé leur montant. "Matignon n'a pas pris en compte la part d'indemnité prise sur les frais d'enquête et de surveillance. Il n'a pas traité le ministère de l'Intérieur comme les autres ministères car il savait qu'on se débrouillerait", a-t-il avancé.

"A mon cabinet, je me suis aperçu que la note de Claude Guéant de 1998 n'était pas appliquée", a-t-il lancé, renvoyant la balle dans le camp de son prédécesseur. En effet, lorsqu'il était lui-même directeur de la police nationale, Claude Guéant avait édité une note dans laquelle il spécifiait "qu'en aucun cas, ces crédits (FES) ne doivent être considérés comme permettant d'alimenter un régime indemnitaire". Or, c'est précisément ce que la justice lui reproche d'avoir fait. "Je n'ai donc pas touché à ces fonds (FES) qui étaient de 1,4 million d'euros à mon arrivée et de 5,4 millions d'euros à mon départ", a affirmé M. Gaudin.

Lu sur Le Monde

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