"Michel Gonelle m'a dit que depuis dix jours (les révélations de Mediapart datant du 4 décembre), il était l'objet d'une forte pression de journalistes qui l'accusaient d'être le détenteur d'un enregistrement". L'ancien maire de Villeneuve-sur-Lot lui parle de l'enregistrement, d'une lettre qu'il a écrite à François Hollande. En rentrant à l'Elysée, Zabulon en parle au président de la République qui lui dit : "Si vous avez un nouveau contact (avec Michel Gonelle), dites-lui que ces éléments devront être portés à la connaissance de la justice".
Zabulon dit alors : "J'ai de bonnes raisons de penser que les choses ne vont pas en rester là. Je pense qu'il serait bon que le ministre soit informé". Réponse de Hollande : "Oui, effectivement, préviens-le". Zabulon appelle alors Jérôme Cahuzac au téléphone. Il ne parviendra pas à joindre le ministre du Budget, qui ne le rappelle pas non plus.
Pourquoi Zabulon n'a-t-il pas prévenu le procureur de la République ? Il répond inlassablement : "Sur la base d'un témoignage oral qui appelle des interrogations quant à sa crédibilité et à sa cohérence, il n'y a pas d'élément pour que la présidence de la République saisisse la justice. C'était à l'intéressé lui-même de le faire, et depuis longtemps".
Alain Zabulon dit: "L'attitude de la présidence de la République était constante. C'était à la justice et à elle seule de dénouer les fils de la vérité (…) Le président est très attaché à la séparation des pouvoirs". Alain Zabulon n'a plus eu aucun contact avec Michel Gonelle...
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