Guerre de mots
"Je refuse d'utiliser le terme 'islamophobie'" expliquait Manuel Valls avant les attentats
Le mot "islamophobie" n'a pas été prononcé une seule fois par le premier Ministre qui préfère utiliser celui de "racisme."
C'est une différence sémantique totalement admise par Manuel Valls. Interrogé avant les attentats par le journaliste Jeffrey Goldberg, il expliquait refuser "d'utiliser le terme 'islamophobie.'" Sa position n'a pas changé. Dans son discours aux députés, le 13 janvier dernier, il lui préfère le mot "racisme" pour condamner les attaques contre les musulmans. "Ceux qui utilisent ce mot essayent d'invalider toute critique contre l'idéologie islamiste" souligne le Premier ministre dans The Atlantic. "Il est utilisé pour faire taire les gens."
Déjà en juillet 2013, il justifiait cette prise de position à l'Obs. "Pour les salafistes, l'"islamophobie" est un cheval de Troie qui vise à déstabiliser le pacte républicain" affirmait-il alors, tout en condamnant les attaques conte les musulmans. "Sa genèse montre qu’il a été forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour jeter l’opprobre sur les femmes qui se refusaient à porter le voile."
Pour Jeffrey Goldberg, il s'inspire dans cette voie de l'essayiste français Pascal Bruckner et du britannique Salman Rushdie. Ce dernier dénonçait dans une lettre ouverte, datée de 2008, "un concept malheureux qui confond critique de l'islam en tant que religion et la stigmatisation de ceux qui croient en elle."
Le terme "islamophobie" est pourtant devenu très répandu. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve l'avait, par exemple, employé lors d'une visite en Algérie en décembre dernier.
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