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Xavier Niel : héros de cette génération Internet qui a révolutionné l’entrepreneuriat français
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Caramail dur

Xavier Niel a dévoilé ce mardi les offres de Free Mobile. Créatrice historique de Caramail, Orianne Garcia revient sur la personnalité du vice-Président d'Iliad et sur cette génération d'entrepreneurs français qui ont connu le succès grâce à Internet.

Orianne Garcia

Orianne Garcia

Figure emblématique de l'internet français, Orianne Garcia est à l'origine de succès comme Lokace et Caramail à la fin des années 90.

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Atlantico : Xavier Niel a levé le voile ce mardi sur les futures offres de Free Mobile lors d'une présentation "à la Steve Jobs". Le vice-président d'Iliad est-il la figure de proue d'un nouvel entrepreunariat français ? 

Orianne Garcia : Une figure de proue, oui et non. Les exemples positifs sont toujours les bienvenus. Mais je ne suis pas certaine qu’il soit fondamentalement bon d’avoir une figure de proue ou un modèle. On parle beaucoup de ceux qui réussissent mais il y a quand même une quantité d’autres entrepreneurs dont les efforts ne sont pas autant récompensés.

Toutefois, Xavier Niel incarne, au-delà du business pur, une envie de faire bouger les lignes pour le bien de la communauté. Il fait partie des quelques pionniers de l’Internet à avoir cet esprit-là, avec Marc Simoncini notamment.

Leur état d'esprit correspond à l’état d’esprit que les entrepreneurs du web dont je fais partie ont toujours eu, depuis le jour où l’on a su, peut-être un peu avant tout le monde, qu’Internet allait devenir un outil grand public, accessible au plus grand nombre. Tous ceux qui ont réussi et qui pérennisent leur entreprise et leur modèle sont animés par une envie qui dépasse la seule envie de faire du profit. C’est peut être une vision naïve mais pour l’instant l’Histoire me donne plutôt raison.

Nous n’aurions pas pu tenir le coup autrement. Au début, nous sommes passés par bien des obstacles. Personne n’y croyait. Nous avons traversé l’éclatement de la bulle et la crise et pourtant nous continuons. C’est une flamme qui nous anime et qui dépasse l’enrichissement personnel. Si ces gens-là s’enrichissent, ce n’est que justice.

En quoi cette génération change de la précédente ?

Je crois que nous avons vraiment un certain idéal de business conciliable avec un intérêt commun. Il est évident que l’argent constitue aussi un objectif. On ne créé pas une entreprise pour qu’elle se casse la figure. Mais sincèrement, pour connaitre un petit peu Xavier Niel, je crois que cette envie de faire les choses pour les autres est sincère. Je ne dis pas non plus que le type d’entrepreneurs appartenant à l’ancienne génération a totalement disparu.  

Et puis les profils de ces "nouveaux entrepreneurs" sont assez différents. Cela va de l’ingénieur pur et dur à l’autodidacte. En fait, Internet a été une chance pour nous de créer des entreprises dans un domaine qui, a priori, nous était fermé.

Les Etats-Unis, et notamment Steve Jobs, ont-ils été des modèles pour les entrepreneurs que vous êtes ?

Personnellement, je n’ai jamais eu véritablement de modèle à suivre. Ce sont plus des sources d’inspiration car on se retrouve dans leurs visions, leurs aspirations et leurs qualités humaines. Je retiens de Steve Jobs cette envie de rendre accessible ses technologies au plus grand nombre. Je pense aussi à Jeff Bezos (le créateur d’Amazon) qui a placé le client au centre du système depuis le début.

Après, que Xavier Niel soit sans cravate ou non, qu'il ressemble à Steve Jobs... Je dirais plutôt qu'il est fidèle à lui-même. C’est tout simplement son style. La cravate ce n’est pas son truc et je trouve cela très bien qu’il n’essaye pas de se travestir pour être crédible. Ses actes sont plus importants que son apparence. C’est aussi un petit peu ce qui nous a caractérisé. On a eu le courage d’être nous-mêmes.

Comment voyez-vous l’avenir de l’entrepreunariat en France ?

Je pense qu’il est plus facile d’entreprendre aujourd’hui en France. Les mentalités, par rapport aux entreprises et à l’entrepreneur, ont changé. Je me souviens d’une émission en 1996 avec Christophe Dechavanne. Nous étions quatre entrepreneurs devant une centaine de jeunes du monde associatif. On s’était fait démolir ! Nous avions l’image de jeunes voleurs de patates…

Même si après l’éclatement de la bulle Internet beaucoup de sociétés ont périclité, il y a quand même cet élan entrepreneurial qui est resté depuis. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Il faut encore aider les gens, et particulièrement les jeunes, à se lancer.

Je pense que le principal obstacle n’est ni juridique ni financier. Il réside dans la mentalité des gens. Les jeunes entrepreneurs doivent avoir confiance en eux. Ils n’ont pas à avoir honte. En France, on se gargarise trop des échecs. Je trouve cela dommage. Même si la situation tend à s'améliorer, tout n'est pas encore gagné…

Xavier Niel et Marc Simoncini, évoqués dans cette interview, sont deux des actionnaires d'Atlantico.

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