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Valérie Pécresse vous devriez lire Bossuet : "Dieu se rit des hommes qui maudissent les conséquences dont ils chérissent les causes"
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Bus à la demande

La présidente de la région Ile-de-France a eu une idée qu'elle doit trouver géniale. Il s'agit en fait d'une capitulation.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il ne fait pas bon être une femme ou une fille dans nombre de communes du 93 et de Seine-et-Marne. Elles sont harcelées, agressées et parfois violées sur le chemin de leur domicile. C'est comme ça. Ce "folklore local" est durablement installé dans la région dont Valérie Pécresse a la charge.

Pour éviter ces désagréments à ses administrées elle a eu une idée à laquelle personne avant elle n'avait pensé. Valérie Pécresse va donc, à titre expérimental, instaurer des arrêts à la demande pour protéger autant que faire se peut la vertu de celles dont elle entend prendre soin. A la demande les bus devront s'arrêter pile devant le domicile des filles et des femmes en danger. Cela concernera, a déclaré la présidente de la région Ile-de-France, les localités suivantes : Bobigny, Sevran, Le Raincy, Melun et Dammarie-les-Lys.

Il s'agit, selon Mme Pécresse de "quartiers populaires"! Mais elle parle quelle langue la présidente de la région Ile-de-France ?  Un français châtié ? Non, un français châtré! Comment ose-t-on appeler "quartiers populaires" des localités où une fille ne peut rentrer seule le soir? D'autres appellations viennent à l'esprit. Des quartiers dangereux, des quartiers où ça craint, des quartiers régis par la loi de la racaille. Mais dans la bonne société fréquentée par Valérie Pécresse c'est pas comme ça qu'on parle…

Quant à son idée sur les bus elle rime avec démission et capitulation. Valérie Pécresse s'efforce d'atténuer les conséquences mais refuse de nommer les causes pour ne pas stigmatiser. On veut protéger les filles et les femmes mais on laisse sévir les agresseurs. Plutôt que d'arrêter les bus ne vaudrait-il pas mieux arrêter les voyous?

Certes Valérie Pécresse n'a pas de pouvoir sur la police. Mais elle pourrait crier, hurler, demander à l'Etat des forces de l'ordre en renfort. Elle ne le fait pas car ça ferait mauvais genre. Dans le 93 et en Seine-et-Marne des jeunes ricanent : "Elle est complètement à la ramasse la pauvre meuf!".

Nous pensons comme eux. Et, idée géniale pour idée géniale, nous en avons une. Nous la soumettons à Mme Pécresse. Au lieu de mettre à contribution les chauffeurs de bus, qui déjà se font fréquemment caillasser, pourquoi ne proposerait-elle pas aux demoiselles en détresse des appartements en dehors des "quartiers populaires" pour lesquels elle a tant de compréhension? Elle n'y a pas pensé.

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