"Eve Melville, Cantique" : Une grande fresque sur l’Amérique vue par la petite-fille d’un esclave noir, un bon début mais trop de considérations sans émotion !<!-- --> | Atlantico.fr
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Couverture du livre "Eve Melville, Cantique" de Justine Bo, éditions Grasset
Couverture du livre "Eve Melville, Cantique" de Justine Bo, éditions Grasset
©Culture Tops

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L’Amérique : son racisme, ses failles, ses faiblesses, une fresque de 1845 jusqu’en 2017 vue par la petite-fille d’un esclave noir.

Bernard Chave pour Culture Tops

Bernard Chave pour Culture Tops

Bernard Chave est chroniqueur pour Culture Tops.

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Une grande fresque sur l’Amérique vue par la petite-fille d’un esclave noir : un bon début mais… trop de considérations sans émotions ! 
De Justine Bo
Editions : Grasset

Parution le 1er janvier 2024
211 pages 
Notre recommandation : 2/5

THÈME

L’Amérique : son racisme, ses failles, ses faiblesses, une fresque de 1845 jusqu’en 2017 vue par la petite-fille d’un esclave noir.

Un matin Eve Melville se réveille et s’aperçoit que sa maison a été peinte en noir. A partir de ce fait divers elle nous décrit toute une saga familiale nous transporte de l’évasion d’un esclave noir de Savannah jusqu’à l’élection de Trump comme président de Etats-Unis en 2017, en passant par les séquelles de la guerre au Vietnam, les émeutes de Brooklyn et l’arrivée du fléau du Sida. 

POINTS FORTS

Le début du roman est très fort : l’aïeul, esclave à Savannah (Georgie), qui subit les tortures corporelles dans les plantations d’indigo parvient à s’évader à pied jusqu’à New-York où il  finit par être le premier gradé noir dans la police new-yorkaise. Cette aventure nous promet le meilleur mais s’enlise très vite dans la folie de sa descendante et le grand roman de l’Amérique s’enlise dans des considérations mystiques qui ne nous parviennent pas à nous intéresser.

QUELQUES RÉSERVES

La folie de l’héroïne de ce roman, tout à fait compréhensible après tout ce qu’a vécu sa famille, l’acharnement des promoteurs immobiliers de Brooklyn et du racisme toujours fort en Amérique est décrite en termes tellement abscons qui expliquent bien le sous-titre de « Cantique » mais n’arrivent pas à créer d’émotion et ne nous rend cette héroïne ni attachante ni sympathique.

ENCORE UN MOT...

L’écriture de Justine Bo reste très belle. De nombreux paragraphes nous entraînent à sa suite dans les différents visages de cette Amérique, mais trop souvent partent sur des hauteurs que nous avons du mal à atteindre et nous restons sur le bord de cette histoire, déçus et un peu vexés.

UNE PHRASE

« Comment Eve Melville est devenue folle, il faut que je vous le dise, tout a commencé avec cette maison noire qui contamina la sienne. Eve Melville, hypnotisée par le mur, qui la propulsait en arrière, boîte de pandore qui ouvrait sur ces époques enfouies, inaccessibles à qui ne connaissait pas son histoire. Il existait deux périodes marquantes dans son existence, le parasite et le gouffre. Eve Melville, l’imparfaite, la mère sans enfants, avait traversé de ères que nul autre n‘avait connues. Eve Melville, revenue du gouffre, réchappée du parasite, à présent en proie au mur. » Page 99.

L'AUTEUR

Justine Bo, Justine Bourdais de son vrai nom, est une réalisatrice et romancière française née en 1989 à Cherbourg qui après avoir fait Sciences Po a déjà écrit 7 romans dont Fils de cham : éloge de la déchéance (Diabase littérature, 2013), Si nous ne brûlons pas (Editions des Equateurs, 2018). Elle travaille actuellement comme réalisatrice à New-York.

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