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Un policier en flammes ? C'est un "poulet grillé" pour la CGT (Publicis)
©Reuters

Entre pyromanes…

La pensée profonde de la centrale syndicale c'est : on ne fait pas d'omelette sans casser du flic. Une attitude hautement virile et révolutionnaire.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Ça fait quoi comme bruit un flic qui brûle ? Ça hurle de douleur. Ça fait quoi comme bruit un tweet qui dit que ce flic est un "poulet grillé" ? Aucun, ou presque. Il faut aller sur la presse dite de droite (Le Point, Le Figaro) pour en trouver mention. La presse de gauche ne souffle mot : elle estime sans doute qu'il n'y a pas lieu de faire un plat d'une plaisanterie de potache…

Le flic en question a reçu en plein visage un cocktail Molotov lancé par un des manifestants "antifascistes" qui s'étaient placés en tête du cortège de la CGT pour le 1er mai. La scène a été photographiée et filmée. Et c'est passé à la télé. Ce qui n'a pas plus du tout à la branche Publicis de la CGT. D'où son tweet immonde. 

Outrés, les syndicats de policiers ont assailli le ministre de l'Intérieur de leurs protestations. Sous leur pression, Matthias Fekl a demandé à Philippe Martinez, le patron de la CGT, de désavouer les auteurs du "poulet grillé". Sous la pression du ministre, Martinez, qui s'était tu initialement, a fini par lâcher que ce genre de propos n'était pas conforme "aux valeurs de la CGT". A-t-il fait dissoudre la branche Publicis de son syndicat ? A-t-il exigé l'exclusion immédiate de l'auteur du tweet ? 

Mais vous n'y pensez pas ! Philippe Martinez avait déjà fait beaucoup au prix d'un effort surhumain. Il ne faut quand même pas lui en demander trop. Car un "poulet grillé" n'a pas les vertus scandaleuses d'une banane agitée sur le passage de Christiane Taubira. Ou d'une déclaration raciste, antisémite d'un frontiste imbécile. Ça, ça fait du bruit ! 

Il est bon maintenant de s'intéresser aux "valeurs" de la CGT. On sait bien que ses militants ne s'inspirent pas, pour s'exprimer, des poèmes de Baudelaire ou d'Apollinaire. Pour leurs éléments de langage, il faudrait plutôt chercher du côté de Bigard… Les "valeurs" de la CGT s'étaient déjà montrées sous leur vrai jour, il y a quelques temps, avec une affiche répugnante où l'on voyait un policier marchant dans le sang d'un manifestant. Et c'est également la branche Publicis de la CGT qui était à la manœuvre. Et il avait dit quoi à l'époque, le patron de la CGT ? 

Mais tout est bien qui finit bien. La CGT Publicis a en effet retiré son tweet. En expliquant qu'il avait été rédigé à un moment où, elle, pure et innocente, ignorait la gravité des blessures du policier. Ce dernier a été brûlé au troisième degré. Et s'il ne l'avait été qu'au premier, ou au deuxième ? Un poulet mal grillé, en quelque sorte : la CGT Publicis aurait alors en bonne logique maintenu son tweet. Comme quoi, avec le syndicat de Philippe Martinez, une petite saloperie en cache toujours une autre. 

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