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Ulrich Maurel - Immoprêt : "Pour son crédit immobilier, le client a une défiance vis-à-vis des banques"
©Flickr

L'interview Atlantico Business

C'est le moment d'investir dans l'immobilier. Selon l’Anil, l'Agence nationale d'information sur le logement, les taux d'emprunt pour les crédits immobilier ont atteint un nouveau record historique en mai et juin 2014. Les banques ont continué leurs baisses des taux au deuxième trimestre 2014. Pour Ulrich Maurel, fondateur et président d’Immoprêt, un courtier en crédit immobilier, c’est aussi le moment de renégocier son crédit immobilier car cette baisse pourrait ne pas durer.

Atlantico Business : Les taux de crédit immobilier sont de nouveau proches du plus bas historique de l’an dernier. Pour quelles raisons ?

Ulrich Maurel : Cette baisse, on la doit à la concurrence féroce entre les établissements bancaires. Leur besoin, c’est de capter de la collecte, notamment à cause de Bâle III qui oblige ces banques à avoir un certain niveau de solvabilité. Pour acquérir ces nouveaux clients, les banques ont commencé par se livrer une guerre sans merci sur l’épargne. Problème, le marché de masse n’a pas bougé d’une banque à l’autre pour une meilleure condition d’épargne. Les établissements bancaires ont donc très vite compris qu’il fallait miser sur le crédit immobilier, qu’il fallait en faire de façon importante pour pouvoir bénéficier de nouveaux clients, donc de l’épargne. Enfin, nous avons la chance d’être, en France, de gros épargnants. Les banques ont donc des ressources importantes ce qui leur permet de prêter sur fonds propres et donc d’avoir un coût de crédit moins élevé : sans passer par les marchés, elles peuvent plus facilement prêter et pour moins cher.  Selon nos chiffres, 4 clients sur 10 n’ont pas pris le temps de renégocier leur crédit immobilier, ils devraient pourtant le faire.

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Plusieurs banques anticipent une remontée des taux, pourquoi ?

Les banques résonnent sur une enveloppe de crédit global, une fois atteinte elles remonteront les taux pour réduire le nombre de crédits. Ce sont donc les banques elles-mêmes qui vont tendre le marché parce qu’elles auront, avec ces taux bas, atteinte leur objectif. Plus globalement, c’est aussi parce que la BCE a, pour le moment, une politique de taux accommodante. Quand l’économie est morose, on réduit les taux pour stimuler la consommation, quand l’économie va mieux, en raison du risque inflationniste on augmente les taux. En zone euro, plusieurs indicateurs montrent une reprise de l’économie à long terme. De son côté, la FED commence à réduire la planche à billet. Tout laisse donc à penser que la BCE devrait, au deuxième semestre remontrer son taux directeur de manière progressive.

Si les taux remontent, le marché sera moins dynamique. N’est-ce pas un risque, en termes d’activité pour vous ?

Non, au contraire. Le rôle du courtier est en train de s’affirmer en France. La réglementation nous a d’ailleurs beaucoup aidé. Le client a une défiance de plus en plus importante vis-à-vis de l’établissement bancaire. En tant que consommateur, nous avons tous besoin d’un spécialiste, de quelqu’un qui maitrise son sujet. Quand il s’agit d’un projet de vie aussi important qu’un crédit immobilier, le client veut un conseiller capable de lui apporter les bons conseils. En matière de crédit immobilier, il n’y pas de mauvaise banque, il y a que des mauvais banquiers. Un banquier, face à son client, est capable de parler de carte bleue, de crédit, d’assurance mais il n’est pas capable de lui apporter des réponses précises sur un sujet. Enfin, la banque raisonne par rapport à des objectifs. Si, par exemple, elle a accordé suffisamment de crédit à un sénior sur une période donnée, elle va fermer les vannes. Le courtier va être là pour trouver la bonne banque au bon profil.

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