Tweetweilergate : dans les coulisses de l'affaire du célèbre tweet<!-- --> | Atlantico.fr
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Cette femme dominait d’autant plus notre Souverain, car c’est par elle qu’il était en quelque sorte parvenu
Cette femme dominait d’autant plus notre Souverain, car c’est par elle qu’il était en quelque sorte parvenu
©Reuters

Intrigues à la Cour

Depuis l'entrée d'Hollande Le Bon au Palais, les intrigues à la Cour ne s'arrêtent pas ! Dominique de Saint-Honoré revient avec humour sur l'épisode du Tweetweilergate et révèle ce qui s'est vraiment passé dans les coulisses de l'affaire. Extrait de "Hollande le Bon" (1/2).

Dominique  de Saint-Honoré

Dominique de Saint-Honoré

Dominique De Saint-Honoré arpente les allées et les antichambres de la nouvelle gouvernance.Il y observe, avec une distance amusée, l'éternelle comédie du pouvoir. 

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Mme de Royal pouvait encore se prévaloir de l’appui de Sa Majesté. Car l’arbitre des élégances, le sceptre de la droiture, lequel avait décidément fort à faire avec les jalousies de ces dames, notre Monarque en personne, avait déclaré en son temps : Moi, Président, je ne me mêlerai pas de la majorité, quoiqu’il prît soin de laisser un libellé sur les bulletins officiels du Parti – « Mme de Royal est l’unique candidate de la majorité présidentielle qui peut se prévaloir de mon soutien et de mon appui. »

Ségolène était donc quelque peu rassurée lorsque, aussi soudainement qu’une averse en plein mois de juin en Charente-Maritime, une dépêche tweetée de la favorite, notre Reine, Mme de Trierweiler, fit entendre à son tour son très officiel avis : « Courage à M. Olivier de Falorni qui n’a pas démérité, qui se bat aux côtés des Rochelais depuis tant d’années dans un engagement désintéressé. » La nouvelle fila comme l’éclair, et tout aussi rapidementles commentaires des uns et des autres dans le landerneau politique et médiatique s’amplifièrent.

[…]

Lecteurs, si votre modeste serviteur est là pour dresser la chronique du règne de notre Débonnaire – critiquant certaines positions de son gouvernement, mais toujours l’exaltant en chantant quotidiennement ses hauts faits –, il n’hésite pas à traîner dans les coulisses de l’Histoire, ses arrière-cuisines et ses domesticités, pour en éclairer ses motivations. C’est ainsi que, dans la soirée de cette fameuse journée qui ébranla la nouvelle tranquillité du royaume, un de nos informateurs – huissier du Palais au service de Sa Majesté – nous rapporta la conversation ci devant qui opposa notre Monarque à sa redoutable maîtresse, Mme de Tweetweiler.

— François, ne restez pas au Palais, revenez à la maison.

— Comment voulez-vous que j’évite les journalistes et les paparazzis qui campent devant chez nous, après votre tweet catastrophique ?

— Je vous avais prévenu, je vous avais dit que si vous apportiez votre soutien à la bourrique, j’allais me venger, mais vous n’avez pas voulu écouter.

Et, derrière les portes à dorures du bureau présidentiel, le fourbe en livrée entendait le Débonnaire passer de la colère à la supplication.

— Vous êtes en train de foutre mon quinquennat en l’air avec vos susceptibilités de femme, je croyais avoir trouvé la tranquillité avec vous, mais, madame, mais vous êtes pire que Ségolène.

— Je ne veux plus jamais entendre parler de votre bourrique, vous m’entendez, plus jamais.

— Vous m’aviez promis de ne rien faire contre elle en échange du baiser public le soir de mon investiture. Quelle raison de l’accabler davantage ?

[…]

Cette femme qui dominait d’autant plus notre Souverain, car c’est par elle qu’il était en quelque sorte parvenu – c’est du moins ce qu’il lui plaisait de la laisser croire –, lui répondit sur un ton faussement naïf :

— Souvent femme varie, bien fol qui s’y fie ! Vous devriez savoir tout cela, très cher, vu votre prénom.

— Je veux que vous apportiez un démenti public à votre déclaration. Le déballage de cette affaire privée risque de me coûter trop cher.

— Vous pouvez toujours courir, pourquoi lui avez-vous accordé votre soutien alors que vous vous étiez engagé à ne pas le faire, hein ?

— Je le devais, ma brebis. Mme d’Aubry me l’avait demandé.

— Vous n’avez pas à lui obéir, l’obéissance, c’est à moi seule que vous la devez.

[…]

Notre informateur entendit à ce moment-là un téléphone sonner. Mme de Royal, furieuse, insistait pour s’entretenir avec notre Souverain ; tandis que Madame de Tweetweiler exigeait de son François qu’il renonce à lui parler. Il ne savait comment faire, il était tiraillé. Il y eut comme une proximité troublante à travers le temps, lorsque la Montespan, jalouse de Mme de Maintenon, s’alarma auprès de Louis XIV: « Sire, pour l’amour de moi, faites-lui mauvaise mine ! » alors que, lassée par les méchancetés de la Montespan, la reine déclarait : « Cette poute mé féra mourir. »

— Oui, Ségolène. Attends, ne t’énerve pas, on va essayer d’arranger ça, ne t’énerve pas.

— Tu vas me payer ça, espèce de salaud, tu vas me payer ça. Fais taire ta salope sinon je ne réponds de rien, tu entends, ah, j’oubliais : je veux que tu désavoues publiquement ses propos !

Et sa voix était si véhémente que tout le monde l’entendait, et notre Vipérine Souveraine aussi.

— Dites à cette bourrique que vous n’en ferez rien, sinon c’est elle ou moi, vous m’entendez, François, elle ou moi ! Dites-lui que vous n’interviendrez pas. Dites-le-lui !

À travers le téléphone, l’archiduchesse essaya l’attendrissement avant de reprendre plus fort :

— Mais comment peux-tu me faire ça, François ; je me suis si bien tenue pendant la campagne, j’ai été exemplaire, toi-même l’as reconnu. Et tu me fais subir ça ? Je tuerai ta salope si tu ne la tiens pas, tu m’entends, François, je la tuerai !

Et notre Dévoué Souverain, redevenu balourd d’entre les balourds, ne savait plus sur quel pied danser, entre ses deux furies il était tiraillé.

Toute sa vie, il avait aimé les femmes de caractère dotées des plus beaux appas ; mais le leurre évanoui, c’est le caractère qui restait et qu’il fallait supporter.

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Extrait de "Hollande le Bon", Jean-Claude Gawsewitch (janvier 2013)

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