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Tuerie de Toulouse, boomerang médiatique et politique pour une certaine gauche
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Morale à géométrie variable

Pendant les jours d’intense médiatisation du drame de Toulouse, les opposants au gouvernement n'ont pas hésité à taxer la droite d'avoir banalisé le discours d'extrême droite. Sans preuve.

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle est un géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France SoirIl Liberal, etc.), il intervient dans des institutions patronales et européennes, et est chercheur associé au Cpfa (Center of Foreign and Political Affairs). Il a publié plusieurs essais en France et en Italie sur la faiblesse des démocraties, les guerres balkaniques, l'islamisme, la Turquie, la persécution des chrétiens, la Syrie et le terrorisme. 

Son dernier ouvrage, coécrit avec Jacques Soppelsa, Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse, est paru en 2023 aux Editions de l'Artilleur. 

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Pendant les jours d’intense médiatisation qui ont précédé la mise hors d’état de nuire de Mohamed Merah, l’intelligentsia politiquement correcte et de gauche a une fois de plus sombré dans l’obscénité et l’indécence en accusant de façon insidieuse Nicolas Sarkozy et son équipe d’avoir « banalisé » l’extrême-droite raciste rendue à tort responsable de la tuerie.

Fidèle à sa tradition liberticide, la même gauche qui promet de supprimer de la Constitution le mot « race » a incriminé la « libération de la parole » sarkozyste et les « petites phrases » sur l’immigration ou l’insécurité.

Opérant une véritable surenchère, le candidat centriste François Bayrou est allé encore plus loin dans l’outrance en rendant l’accusation encore plus explicite. Cette diabolisation de la droite et cette façon de récupérer sans scrupule la douleur des familles a constitué une incroyable imposture idéologique pré-électorale et une atteinte extrêmement grave à la dignité des familles des victimes.

Le boomerang électoral et médiatique : la désinformation désoccultée

Croyant pouvoir utiliser le drame de Toulouse comme une arme de campagne contre la droite, nos maîtres-censeurs rêvaient que l’assassin fût un raciste d’extrême-droite, car l’épouvantail fasciste aurait permis une fois de plus à la gauche de priver la droite de son discours identitaire et sécuritaire en exigeant une « délepénisation du débat », c’est-à-dire une restriction de la liberté d’expression en matière d’immigration, d’islam, de sécurité, d’identité nationale, de patriotisme, etc.

Mais au grand dam de cette gauche moralisatrice, dont le fond de commerce est depuis toujours la reductio ad hitlerum (association à Adolf Hitler) et la stigmatisation de l’homme occidental, coupable de tous les maux de la terre, l’enquête a totalement démenti les conclusions hâtives de l’establishment politiquement correct : car le tueur en série de Toulouse et Montauban, n’était pas un gaullois nazifiant blond aux yeux bleus encouragé par les « petites phrases » du Président ou de son fidèle ministre de l’Intérieur, mais un fils d’immigrés algériens de 24 ans, Mohammed Merah violemment antisémite, anti-occidental, anti-américain et anti-français. Mohamed Merah a donc agi au nom de l’idéologie islamiste tiers-mondiste, pro-palestinienne et anti-occidentale, idéologie non pas banalisée par la droite, mais par toute une partie de la gauche et de l’extrême-gauche qui combat comme les islamistes « l’impérialisme américano-sioniste ».

N’en déplaise à ceux qui inventent les fascistes quand il n’y en a pas, Mohamed Merah a tué des Juifs et des militaires français fils de Maghrébins ou d’Antillais non pas au nom de la « race blanche » ou de « l’Occident chrétien », comme le souhaitait la gauche antiraciste, mais pour « punir » l’armée française d’avoir combattu les Taliban en Afghanistan. Rappelons en effet que le 17e RGP, auquel appartenait deux des parachutistes tués par Mohamed Merah, a été déployé en Afghanistan, et que la présence française y est considérée comme un casus belli par Al-Qaïda et les salafistes djihadistes. Par ailleurs, ces militaires d’origine maghrébine, trop bien intégrés à la patrie française, étaient pour Mohamed Merah des musulmans « traîtres », complices des « infidèles croisés gaulois ». On doit d’ailleurs rappeler que l’un des trois parachutistes d’origine maghrébine, enterré à la cathédrale Notre Dame, Abel Chennouf, était un catholique pratiquant, issu d’une famille de Berbères catholiques. Mais il est clair que le fait qu’un franco-Maghrébin puisse être chrétien, donc de même religion que le « blanc occidental » honni, est une réalité insupportable pour les salafistes jihadistes comme pour une partie de la gauche révolutionnaire marxiste anti-chrétienne.

Il serait donc temps de cesser d’assigner systématiquement les Français d’origine maghrébine à la seule identité arabo-musulmane et de les considérer avant tout comme des citoyens français libres de pratiquer la religion qu’ils veulent. Précisons aussi que le quatrième militaire visé, Loïc Liber, encore hospitalisé, est lui aussi chrétien, ce qui porte à deux le nombre de chrétiens visés par le terroriste.

Désormais, la gauche et le candidat Bayrou tentent de  jouer sur un tableau connexe pour culpabiliser et déstabiliser la droite : celui du « refus de l’amalgame », en accusant les uns et les autres de confondre islam, immigration, islamisme, et terrorisme. Mais personne n’est dupe, et les Français ont parfaitement compris que le mythe gauchiste des bienfaits de l’immigration incontrôlée, du relativisme culturel et du multiculturalisme a ses limites. Les Français ont compris depuis longtemps que l’échec de l’intégration d’individus comme Mohammed Merah et ses frères est bien moins le fait du « racisme des Français » que de celui des prédicateurs islamistes et de leurs complices d’extrême-gauche, qui convergent tous deux dans le refus du patriotisme français assimilationniste et dans la politique du chaos révolutionnaire. Les premiers coupables de « l’amalgame» sont donc les islamistes radicaux dont le premier objectif en Europe est de favoriser le repli communautariste, lui-même encouragé par la gauche, puis d’empêcher ainsi toute intégration patriotique des musulmans aux valeurs « impies » de la société française judéo-chrétienne et laïque.

Un terroriste islamiste anti-occidental, pas une victime de « l’islamophobie »

L’article de Libération du 22 mars consacrant une page entière à la vie de Mohammed Merah, présenté par ses amis comme un « gentil garçon » issu des cités-ghettos et presque excusé par « le sentiment d’injustice » qu’il aurait éprouvé à la suite d’une condamnation pour vol, est un festival d’obscénité et d’ignominie. Mais la réalité est que Merah était sorti de sa cité et a préféré devenir un braqueur puis un terroriste plutôt que de continuer à faire son métier de carrossier. Et son radicalisme islamiste anti-français et antijuif est la conséquence caricaturale de décennies de propagande propalestinienne, anti-occidentale, anti-chrétienne et antisioniste commune à la gauche révolutionnaire et à l’islamisme radical. Fier d’être un « moudjahidine » d’Al-Qaïda, Merah a assumé un antisémitisme total et n’a exprimé aucun regret, excepté celui de n’avoir pas tué suffisamment d’innocents. Et preuve qu’il n’est pas un cas isolé mais que le fanatisme était familial, c’est l’un de ses deux frère, également connu des services pour son « radicalisme islamo-salafiste» qui l’a initié et qui lui a prêté l’ordinateur qui a servi à contacter l’une des victimes dans un traquenard.

Une question doit donc être posée : comment est-il possible qu’un terroriste islamiste si dangereux et connu des services ait pu circuler et agir librement en France depuis des années, alors qu’il a été entraîné dans des camps a Kandahar, à la frontière afghano-pakistanaise, qu’il a combattu aux côtés des Talibans et qu’il a été signalé à nos services après avoir été arrêté par les polices américaines et pakistanaises?

C’est peut être là le vrai cœur du problème posé par le terrorisme religieux indissociable du prosélytisme fanatique. Or depuis des années, ce sont bien les associations antiracistes et la gauche tiers-mondiste qui ont systématiquement crié au racisme lorsque des liens étaient établis entre l’idéologie islamiste, les flux migratoires et le terrorisme. Pourtant, on sait qu’un contrôle plus ferme des flux migratoires, une surveillance plus étroite des mouvements des jeunes endoctrinés et une plus grande fermeté vis-à-vis des prédicateurs fanatiques fréquentant nos banlieues auraient pu empêcher ce genre d’individus de circuler, puis leurs formateurs de les fanatiser dans nos banlieues. Mais là aussi, l’idéologie xénophile de gauche considère la simple idée d’expulser un étranger vers son pays d’origine, comme une « atteinte aux droits de l’Homme » et une résurgence des déportations sous Vichy. On se rappelle du procès en lepénisation attenté à Nicolas Sarkozy lorsqu’il a envisagé de retirer la nationalité française à des néo-français hors-la loi et dangereux pour leur nouvelle patrie, ou lorsqu’il traita le problème des clandestins roms. On se souvient aussi de la façon dont la gauche et les Ligues de vertus antiracistes ont accusé la droite « d’islamophobie » lors du vote de la loi interdisant la Burka dans les lieux publics. On peut également citer la ligue des droits de l’Homme, dont l’avocate, Mme Coutant-Peyre, activiste d’extrême-gauche mariée au terroriste Carlos, a défendu l’islamo-terroriste algérien Chalabi, proche du GIA (Groupe islamiste armé), et tenté d’empêcher son expulsion vers l’Algérie à la fin des années 1990...

La gauche antiraciste doit faire son méa-culpa !

Si la gauche n’avait pas encouragé le radicalisme anti-occidental par sa culture de la haine de soi, si elle n’avait pas combattu systématiquement toute idée de patriotisme en « fascisant » l’idée même d’identité française, la machine républicaine à intégrer aurait pu bien mieux fonctionner. Et le « patriotisme assimilateur » aurait été le meilleur vaccin contre la fanatisme islamiste et le communautarisme qui fait son lit. Les terroristes franco-maghrébins comme Khaled Kelkal dans les années 1990, et leurs successeurs actuels comme Mohamed Merah, n’auraient pas été si facilement fanatisés par les islamistes radicaux à qui la gauche tiers-mondiste a ouvert les voies de l’intifada anti-française et anti-sioniste. 

La droite française, encore largement culpabilisée et intimidée par l’anti-fascisme hypocrite de la gauche, devrait savoir que les extrémistes islamistes anti-juifs  et anti-occidentaux sont souvent épaulés par des militants d’extrême-gauche et qu’ils sont souvent invités dans des réunions « pro-palestiniennes » ou des fronts communs « anti-impérialistes », comme on l’a vu autour du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) en France ou du mouvement islamo-trotskyste comme le Parti du respect en Angleterre. On pourrait également accuser la gauche antiraciste - prompte à traquer partout des « fachos » même lorsqu’il n’y en a plus - de ne pas dénoncer les discours subversifs d’intellectuels rouges révolutionnaires ou de figures anti-sionistes de gauche comme le faux gentil Stéphane Hessel, qui soutient ouvertement terrorisme pro-palestinien, dans son ouvrage Indignez-vous. Si un intellectuel de droite, même ancien résistant, écrivait un pamphlet d’indignation appelant à soutenir le terrorisme, il ne connaîtrait jamais le succès planétaire de Stéphane Hessel et serait immédiatement traité de fasciste violent.

Si la droite républicaine était moins terrorisée par les ligues de vertus antracistes, qui excusent trop souvent le racisme anti-français ou le terrorisme anti-israélien, elle rappellerait que les idéologues de gauche et d’extrême-gauche (Jean Genet, jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Stéphane Hessel, etc) ont trop souvent excusé les terroristes tueurs de juifs et de « croisés ». Comme l’a justement rappelé le Président de France-Israël Gilles-William Goldnadel, il faut savoir que depuis les années 1970, de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) à la Bande a Baader, des Brigades rouges à Carlos, d’Abou Nidal à Ben Laden en passant par Action Directe ou Septembre Noir, la quasi-totalité des attentats anti-juifs commis depuis la Shoah sur le sol français et occidental a été perpétré par des commandos palestiniens, islamistes ou d’extrême-gauche, les deux étant souvent alliés d’ailleurs.

N’est-ce donc pas pour la gauche « républicaine » le moment de faire son mea-culpa, de se dissocier définitivement de l’extrême-gauche pro-terroriste qui défend encore Action Directe, les Brigades Rouges, le Hamas ou le Hezbollah ? Elle ne semble hélas ni disposée à opérer une telle mutation anti-totalitaire. Pourtant c’est bien cette même gauche anti-raciste qui, au nom de la lutte contre la banalisation du fascisme, somme systématiquement la droite de refuser toute alliance avec le Front national. Alors pourquoi donc la droite n’exige-t-elle jamais de la gauche qu’elle refuse toute alliance avec l’extrême-gauche ?

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