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Tous ce que vous devez savoir sur votre métabolisme pour enfin comprendre comment contrôler votre poids
©Reuters

Santé

Lorsque nous évoquons le métabolisme, notamment dans le cadre d'une tentative de perte de poids, beaucoup de vérités sur ce processus biologique essentiel restent obscures. Il n'est pas rare de retrouver quelques slogans tels que : «Boostez votre métabolisme» ou «Essayez ce régime à haut métabolisme pour perdre du poids».

Jean-Daniel Lalau

Jean-Daniel Lalau

Jean-Daniel Lalau est médecin, professeur de nutrition au CHU d'Amiens, docteur en sciences et en philosophie.

Il est l'auteur des livres En finir avec les régimes (éditions François Bourin) et Hospitalité - Je crie ton nom (éditions Chronique sociale). 

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Atlantico : Dans un premier temps, pouvez-vous nous rappeler concrètement ce qu'est le métabolisme ? 

Jean-Daniel Lalau : Le métabolisme, c’est l’ensemble du processus de transformation (metabolè, en grec ancien, a le sens de « changement ») des aliments : des aliments aux nutriments (glucides, lipides, etc.) ; des nutriments à production d’énergie ; et enfin de l’énergie produite à son devenir, pour une utilisation (pour le fonctionnement de l’organisme, dont pour l’effort musculaire), un stockage (dans le tissu adipeux surtout), ou encore une dissipation (production de chaleur).

Parmi les idées reçues, l'énergie brûlée par notre métabolisme. On pense souvent que l'activité physique permet une grande dépense énergétique. Qu'en est-il réellement ? À quel moment notre métabolisme dépense-t-il le plus d'énergie ? 

C’est plutôt les aliments que l’on « brûle », précisément pour produire de l’énergie, pour délivrer en définitive des…  calories (de « calor » : chaleur). Simplement, il s’agit d’un processus de combustion sans flamme : l’oxydation. Il est vrai que l’activité physique accroit les dépenses énergétiques : on respire plus, le débit sanguin s’accroît, ce qui accroît en conséquence le processus d’oxydation que je viens d’évoquer. A ce sujet, il faut distinguer le métabolisme de repos, à savoir les dépenses liées au fonctionnement des organes (c’est fou, par exemple, ce que le cerveau peut « brûler » de glucose !), les transferts de substances à travers s les cellules, le maintien de la température corporelle, etc.), le tout pour une bonne moitié des dépenses totales ; les dépenses liées à l’alimentation (coût énergétique de l’absorption et du stockage), représentant environ 10 % des dépenses totales ; et enfin les dépenses effectivement liées à l’activité physique (on peut aussi parler de « postes de dépenses » – comme à Bercy). Ces dernières représentent un bon tiers des dépenses totales, à ceci près que ce sont les seules que nous puissions faire varier. D’où l’intérêt pour le contrôle du poids !

On évoque beaucoup "l'accélération de notre métabolisme" et la perte de poids en faisant plus d'exercice pour construire du muscle, manger des aliments différents ou prendre des suppléments. Mais pouvons-nous vraiment contrôler notre métabolisme ? Fonctionne-t-il de la même manière pour tout le monde ? 

Au sens strict, on ne peut pas « accélérer » le métabolisme ; ce qui peut changer, ce n’est pas la vitesse, c’est l’intensité. A court terme par l’intensité de l’effort physique, précisément, et aussi avec des substances, telles que la nicotine, les hormones thyroïdiennes, etc. (mais il ne faut pas utiliser ces hormones thyroïdiennes pour maigrir ; cela ferait « fondre » aussi le muscle !). A long terme, via l’accroissement de la masse musculaire, si l’on s’est adonné à une activité physique, voire sportive régulière. A propos de régularité, justement,  une particularité « métabolique » intéressante : l’activité physique augmente le pourcentage de fibres musculaires oxydatives, celles qui « brûlent » les nutriments sans possibilité de stockage. Mais on n’accroît pas ainsi ce capital pour toujours : retour à la case départ à l’arrêt de l’activité. C’est la raison précisément pour laquelle la promotion de la santé met l’accent sur l’activité régulière.

Enfin, les régimes. Ils constituent certainement les meilleurs contrôles que nous pouvons avoir sur notre métabolisme, mais pas toujours dans le sens que nous souhaitons. Quels peuvent être les effets d'un régime draconien sur notre métabolisme ? 

Je n’entre pas dans le débat sur le mot « régime ». Je dis simplement que le régime draconien est une double erreur tactique : « bouger plus lourd, ça coûte plus cher », énergétiquement (confer la consommation des véhicules selon leur poids…), et si au mépris de ce précepte on s’adonne quand même à un régime « draconien », il y a un risque de réduire la masse musculaire. Et donc de réduire sa capacité à continuer à perdre des calories…

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