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Thierry Mariani : "Ceux qui nous critiquent feraient mieux de se poser la question de savoir pourquoi la droite populaire a tellement d’échos actuellement."
Thierry Mariani : "Ceux qui nous critiquent feraient mieux de se poser la question de savoir pourquoi la droite populaire a tellement d’échos actuellement."
©Reuters

Dans ses bottes

Entre divisions à droite et inquiétudes pour 2012, Thierry Mariani, son fondateur, assume plus que jamais le positionnement de la Droite Populaire.

Thierry Mariani

Thierry Mariani

Thierry Mariani a créé, en 2010, avec notamment les parlementaires Christian Vanneste et Lionnel Luca, le collectif de la Droite Populaire.

Il a été ministre chargé des transports dans le dernier gouvernement de Nicolas Sarkozy. 

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Atlantico : Après sa défaite lors des élections sénatoriales, la droite semble divisée. Votre mouvement la droite populaire est ainsi régulièrement la cible d’attaques venues de votre propre camp. Reste-t-il tout de même des hommes politiques de droite pour défendre Nicolas Sarkozy ?

Thierry Mariani : Bien-sûr. La preuve, je suis là ! La défaite aux sénatoriales était prévisible. Elle était la conséquence des défaites précédentes aux élections locales. Certes, c’est une mauvaise nouvelle qu’on perde le Sénat. Mais la gauche a gagné. Autant perdre dans la dignité.

L’élection présidentielle est dans 8 mois. Nous ne sommes pas donnés favoris comme il y a cinq ans. Le climat est entièrement favorable au PS qui bénéficie – et c’est normal – d’un temps d’antenne conséquent dans les médias grâce à leurs primaires. Dans ce contexte, j’avoue que je suis un peu surpris de voir ceux qui depuis quatre ans ne sont pas oubliés par Nicolas Sarkozy, et qui devraient aujourd’hui serrer les rangs, prendre la poudre d’escampette. Mais vous savez, en politique, il y en a qui sont là quand ça marche bien et qui vont se planquer quand ça commence à mal tourner…

On a l’impression que cette semaine a été pour la droite une semaine de sinistrose contagieuse ! Malgré tout, beaucoup à droite tiennent le choc. Si la droite populaire a sorti son programme ces jours derniers, c’est justement pour se projeter sur l’avenir. Je reste confiant pour les élections à venir car je ne sens aucun désir de gauche chez les gens. Et aucun programme de gauche. Les Français sont certes déçus par le gouvernement actuel – on ne va pas se cacher – mais ils se rendent compte qu’en face il n’y a rien ! Nous n’avons jamais eu une gauche aussi idéologique qu’aujourd’hui : trente ans après, ils nous ressortent le logiciel de 1981, avec la création d’emplois publics, le droit de vote des immigrés,…

Nicolas Sarkozy semble toutefois en difficulté au sein même de son camp…

Tout le monde s’accorde à dire qu’à droite le candidat reste Nicolas Sarkozy. Je n’ai entendu personne au sein de la majorité évoquer une envie supplémentaire de Borloo, Villepin, Morin…

Et d'Alain Juppé ?

Non plus. Je me souviens de 1995 ou Jacques Chirac n’est passé en tête qu’en février. La campagne n’a pas encore commencé.

Revenons sur les divisions de la droite : Chantal Jouanno a déclaré ce vendredi que « la droite populaire, ce n’était pas elle »…

Écoutez, je crois qu’un certain nombre de gens à droite n’ont pas compris qu’en 2007 on a gagné avec tout le monde. Moi je suis très heureux quand les centristes sont très forts, très heureux quand les démocrates chrétiens sont très forts, très heureux quand les libéraux sont très forts. Mon souci à moi c’est de faire baisser le PS. Pendant des années, des gens qui se revendiquent à droite n’ont rien dit sur le centre… Je crois que certains se trompent de problème.

En ce qui concerne précisément Madame Jouanno, je sais bien qu’elle n’est pas de la droite populaire, mais lorsqu’elle a été élue au Sénat, elle était bien contente disposer des voix de l’ensemble de la droite.

Les affaires qui se multiplient favorisent-elles les dispersions à droite ?

Je ne suis pas un adepte du complot, mais je trouve tout de même que cela fait beaucoup de choses en même temps. Comme par hasard, on retrouve le nom de juges qu’on a bien connu dans certaines autres affaires…

Vous voulez parler du juge Renaud Van Ruymbeke ?

Rappelez-moi qui était le juge qui a instruit l’affaire Clearstream ?

Renaud Van Ruymbeke…

Voilà ! Et ça a fini comment Clearstream ? La bérézina ! Nous sommes dans un climat particulier, à huit mois de l’élection présidentielle. Je suis persuadé que dans huit mois on n’en parlera plus. Ce que je trouve hallucinant c’est que la présomption d’innocence ne vaut que si l’on est à gauche : on ne nous fait pas tout un plat avec Monsieur François Pupponi, bras droit de Dominique Strauss-Kahn, qui est cité dans des affaires de cercles de jeux. Je constate que la droite est extrêmement pudique à ce propos : elle respecte simplement la présomption d’innocence…

Finalement, comment expliquez-vous les polémiques récurrentes qui entourent la droite populaire ?

L’UMP est un parti de droite et du centre qui n’avait aucun courant à droite. Cela prouve que la révolution entamée par Nicolas Sarkozy de décomplexer la droite en 2007 n’est qu’à moitié achevée : c’est la raison d’être de la droite populaire.

Soyons clairs : nous n’avons rien à voir avec le Front national, mais nous sommes à droite. Le plus extraordinaire c’est que des personnalités de droite puissent nous le reprocher ! A croire que les canons de la bienpensance sont toujours à l’œuvre.

Comme le bateau tangue, certains qui ont plus d’ambitions que de convictions, essaient de se démarquer… Mais ceux qui nous critiquent feraient mieux de se poser la question de savoir pourquoi la droite populaire a tellement d’échos actuellement.

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