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Une convention tendue pour Trump entre port d'armes, manifestants, et policiers tués
©REUTERS/Chris Tilley

THE DAILY BEAST

Inquiétude pour les participants à la Convention : après la mort de 3 policiers, le gouverneur n'a pas pu interdire le port d'armes

Jackie Kucinich

Jackie Kucinich

Jackie Kucinich est journaliste pour le Daily Beast.

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Copyright The Daily Beast - auteur Jackie Kuchinich (traduction Gilles Klein)

La sécurité était le premier souci, lundi, lors de l'ouverture de la Convention du Parti Républicain à Cleveland menaçant de jeter une ombre sur la première journée dont le thème était... la sécurité aux USA.

La mort de 3 policiers abattus par un tireur à Baton Rouge a mis la ville de Cleveland sur les nerfs, alors qu'elle devait déja faire face à la promesse de plusieurs contre-manifestations et aux effets de la loi qui permet à chacun de porter une arme dans cette ville.

Le caractère imprévisible de la manifestation (depuis les orateurs qui vont s'exprimer à l'intérieur du stade couvert Quicken Loans Arena transformé en camp retranché jusqu'aux Républicains anti-Trump à l'intérieur, en passant par les manifestants maintenus à l'extérieur du périmètre de sécurité par un rideau de fer noir métallique) a aussi électrisé cette Convention Républicaine 2016.

"Il y a un nombre étonnant de gens motivés pour semer la pagaille" souligne Gordon Friedman, un avocat spécialiste des affaires criminelles à Cleveland. "Cela va être très chaud. Je m'inquiète surtout pour les armes."

Lorsque la nouvelle du drame de Baton Rouge s'est répandue à Cleveland, l'inquiétude est montée d'un cran, au point que l'association des policiers de Cleveland a demandé que le gouverneur John Kasich impose une suspension temporaire sur la loi dite Open Carry. Cette loi permet à chacun de se promener avec une arme apparente sans avoir besoin de permis spécial, y compris dans le périmètre de sécurité entourant la Convention, mais pas dans la salle elle-même.

La requête a été immédiatement repoussée.

Kasich, qui parlait devant la Ohio Highway Patrol (la police autoroutière de l'Ohio) dimanche après-midi, a condamné l'attaque de Baton Rouge, et souligné que la violence envers les policiers "remet en cause les fondements de notre société". Mais il a aussi déclaré, un peu plus tard, que, de toute manière, il n'avait pas le pouvoir de geler la loi sur les armes pendant la Convention.

"Les gouverneurs de l'Ohio n'ont pas le pouvoir de suspendre arbitrairement des droits constitutionnels, ou des lois de l'Etat". Son porte-parole a ajouté : "Les liens entre les différentes communautés et la police doivent être réparés, comme nous le faisons dans l'Ohio, pour que le public et les policiers soient en sécurité. Chacun a son rôle à jouer dans cette renaissance."

On craint aussi que le chaos de la rue ne s'étende au stade, où la liste des orateurs, comprenant des anciens policiers, et la femme du candidat, expliquait qu'ils devaient intervenir sur le thème "Make America Safe Again" (Ramenons la sécurité en Amérique) pour attaquer Hillary Clinton, et montrer que Trump, lui, permettra à chacun d'être en sécurité.

Certains orateurs de cette journée America Safe Again étaient cohérents avec ce thème : Michael Flynn, un ancien Lieutenant Général de l'armée, le sénateur de l'Etat de l'Iowa Joni Ernst, première femme ancien combattant élue au Sénat, et l'ancien maire de New York (1994-2001) Rudy Giuliani, pour ne citer qu'eux. Mais d'autres avaient nettement moins de rapport avec le sujet de la journée, et ce n'étaient pas des vedettes d'Hollywood : la liste comprenait des has been comme William Robertson millionnaire (fabricant de leurres pour la chasse au canard) qui a montré sa vie dans une émission de télé-réalité, ou Scott Bayo, acteur connu pour son rôle dans une série... des années 80.

Et n'oublions pas Melania, la troisième épouse de Trump, dont la compétence en matière de sécurité semble se limiter à son soutien à la Police Athletic League qui l'avait choisie comme Femme de l'Année 2006....

Malgré ce programme et les incertitudes qui entourent la Convention, les officiels du Republican National Comitee affichaient une bonne humeur de façade lors de leur conférence de presse d'ouverture dimanche.

Lorsque des journalistes ont demandé à Paul Manafort, le conseiller en communication de Donald, si Trump n'avait pas survendu la liste, assez pâle, des orateurs, il s'est mis sur le côté et a écouté Jeff Larson, le patron de la Convention lire cette liste.

Quand on lui a, ensuite, demandé si le mouvement #NeverTrump (Jamais Trump) serait capable de perturber l'assemblée, Manafort a répondu que ce mouvement était déja mort.

"C'est la Convention Trump, mais le parti est uni. On a fait beaucoup de bruit pour rien. Il ne s'agit que de quelques personnes qui ne représentent rien d'autre qu'eux-mêmes"

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